Et qui donc a tenté d’écouter les accents
Pathétiques et vrais qui montaient de la cale
Où s’entassent écrasés, chétifs et chancelants
Les réfugiés d’ailleurs qu’on découvre à l’escale ?
Ils fuient l’ignominie ils trouvent le dédain
Comme si se sauver n’était qu’un badinage
Leur désespoir se tait car ces crève-la-faim
C’est en nous qu’ils croyaient. Nous sommes un mirage
Le kaléidoscope des peuples d’outre-ciel
Déconcerte ou fait peur. Ils sont la différence
Pourtant leur soif d’ailleurs est la faible étincelle
Qui les soutient encor au cœur de leur souffrance
Hommes et femmes, tous, et quelle que soit la race
Sommes du même bois, fragile ou flamboyant
Se regarder vraiment en rejetant les masques
Serait tresser, peut-être, un monde moins dément.
…Mais qui voudra pour hôte cet importun parent ?
LORRAINE
C'est un texte vraiment magnifique que je viens de lire et qui me touche particulièrement, car il y a bien longtemps, je me trouvais dans un bateau qui me transportait en France, mon pays d'adoption, mais ce voyage s'est fait dans de bien meilleures conditions. Je n'étais pas dans une coque de noix. Il faut se souvenir d'où l'on vient, pour accueillir ceux qui arrivent...
Bises à toi.