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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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25 novembre 2008

LA JEUNE FILLE AUX MANCHES OUVERTES...

   fille_moderneUn jour en 3ème secondaire, je crois, notre prof de français nous parla de Francis Jammes. J’aimai tout de suite cette façon un peu saugrenue d’aligner ses vers, d’autant que nous étions baignées de poésie classique. Tant d’années après, je peux encore réciter de mémoire:


    La jeune fille est blanche,
elle a des veines vertes
aux poignets, dans ses manches
            ouvertes.

             Est-ce qu’elle se doute
            qu’elle vous prend le cœur
        en cueillant sur la route
            des fleurs


    C’est seulement beaucoup plus tard que je m’aperçus que notrefille_pouf« Anthologie des poètes français » avait triché..On nous fournissait nos manuels scolaires par l’entremise de la « procure » qui, veillant scrupuleusement à la morale des jeunes filles, choisissait ses éditeurs parmi les mieux pensants. Il me fallut donc des années pour savoir que Francis Jammes avait innocemment écrit trois strophes supplémentaires:



On dirait quelquefois
qu’elle comprend des choses.
Pas toujours. Elle cause
            tout bas.
 
« Oh ! ma chère ! oh ! là là...
... Figure-toi... mardi
je l’ai vu... j’ai rri. » — Elle dit
            comme ça.
 
Quand un jeune homme souffre,
d’abord elle ser tait :
et ne rit plus, tout
            étonnée.


  promenade  Et c’est tout étonnée que je comprends à mon tour combien on nous tenait loin du plus petit tressaillement sentimental. Il aurait pu mettre notre cœur à mal , qui sait ! 

    Cette « Jeune fille » début de siècle ressemble peu à mon cahier d’images. Mais je vous la présente quand même, en souvenir de ma jeunesse.

jeune_fille
PASSANTE

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Commentaires
P
Ah! les garçons qui venaient rôder sous les fenêtres du couvent quand ils avaient congé un jour où nous, nous allions en classe. Ils sifflaient leur cri de ralliement, que deux ou trois d'entre nous connaissions. On s'était connus tout petits, à la maternelle, on était voisins, mais pour les religieuses, pas question seulement de dire "bonjour!" si on les croisait. Quelle époque! comme tu dis!
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L
c'est que, chère Lorraine, en plus nous étions séparés... les boutonneux d'un côté, les filles de l'autre.<br /> mama mia ! quelle époque !<br /> heureusement que les écrits restent :-)
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P
Guy de Maupassant qui nous était interdit!...A l'opposé de Francis Jammes mais si près de la nature...la nature de l'homme mâle et égoïste, évidemment! Dans tous ses romans villageois et aussi, avec astuce et finesse, dans "Bel-Ami"! <br /> Que de souvenirs, en effet, quand on évoque un poète lu en classe, où toutes les jeunes filles de mon époque étaient cependant sous le charme...<br /> <br /> Heureuse de te lire, chère Sylvie!
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S
Béni soit le doux Françis Jammes, toujours à portée de coeur ...<br /> Jeunes filles, la moindre allusion nous faisait tressaillir ...<br /> Je me revois lisant "Une vie" de Maupassant en rougissant ...<br /> C'était donc cela .... la vraie vie ...<br /> Les jolis souvenirs !!!<br /> Merci de nous le rappeler, chère Lorraine !!!
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P
Bonjour à toi, Maïté, et merci d'apprécier ce "Cahier du soir" dont le titre t'a effleurée. Tu seras toujours la bienvenue.
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