CONVALESCENCE
Je déjeune ou je m’abstiens, je marche ou je m’assied (ou plutôt je m’écroule) dans le fauteuil sans rien faire ?...Cet état floconneux, on l’appelle la convalescence. Elle m’ennuie. Ce n’est plus l‘épuisante inertie, mais cette ridicule crainte de sortir parce qu’il fait frod, parce qu’il neige, la peur d’une deuxièle rechute, même si je mettais ma casquette un peu tirée sur l’œil ou ma toque avec un drôle de pompon, et ma grosse écharpe si légère et chaude qui me cache jusqu’au nez. Je dois aller à la banque, chez le pharmacien, à la poste et je regarde, de ma fe,être le passants prudents qi vont à leurs affaires.
J’ai avalé au réveil ma fiole de remontant et mon complexe vitaminé, je suis vaguement nauséeuse, j’arive aux derniers antibiotiques, j’ai des cernes sous es yeux, mes cheveux en font à eur ête etmi je subis.
Je pense à maman, elle a soigné ma grippe anglaise il y a longtemps. J’hallucinais avec bonheur, entrée toute fiévreuse dans le roman d’André Dhôtel « Le pays où l’on n’arrive jamais », je suis devenue un de ses personnages, j’y ai vécu des cavalcades plusieurs heures, plusieurs jours peut-être, dans un dédoublement heureux. Mon mari allait à ses affaires, ma fille à ses cours, maman était à mon chevet. Revenue au monde réel, j’ai le souvenir d’une convalescence entourée et aimante, leurs inquiétudes, leurs espoirs, leur soulagement.
Maman à mon chevet. Je garde cette image d’elle douce parmi les douces.
Je suis seule. Mon chat Milord me regarde de ses grands yeux tendres. Il a faim. Oui, Milord, je viens...
PASSANTE