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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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19 février 2009

PASSE LE TEMPS



5ange    Ce matin, je me suis éveillée  en prononçant nettement « Le temps qui va ». Oui, je sais, c’est le titre d’une de mes rubriques ; mais avec une clarté lumineuse comme on en a quelquefois (et très rarement) au sortir du sommeil, c’était infiniment plus !

     Non pas le banal récit d’un fait passé, non pas la notion commune du temps qui s’écoule, mais une vision plus globale, plus universelle, de ce « Temps » dont on ne sait rien et qui nous entraîne, envers et contre nous, là où il le veut sans qu’on en prenne conscience.

    C’était tout à la fois les amis perdus à jamais simplement parce que les liens se sont relâchés, les minutes égarées à ne savoir que faire, les indolences acceptées, les journées sans répit dont le travail nous emmène dans son tourbillon, les mots qu’on a tus alors qu’il aurait fallu parler, et les mots qu’on a dits alors qu’il valait mieux se taire.

    Le temps qui passe, c’était aussi une trame impalpable et  ininterrompue, l’instant précis où je ressentais toutes ces impressions et la certitude que cet instant était déjà derrière moi. Le temps qui passe m’est soudain apparu comme un redoutable général nous faisant tous marcher à la baguette vers un destin inéluctable qui s’arrêterait quand bon lui semblerait. Malgré nos envies ou nos efforts.

    Ce tableau d’ensemble avait une telle netteté que j’ai craint qu’il disparaisse  si je bougeais seulement le petit doigt. Il me semblait vivre un moment privilégié et, en tous cas, hors du commun. Je l’ai gardé contre mon cœur le temps de l’écrire... Et je vous l‘offre.

PASSANTE


 

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Commentaires
P
Très juste, Lecouret! La vie est autre chose, infiniment plus insidieux, puisque le temps passe et on ne le sait pas. On dit "Demain..." comme si demain était tout proche. Il est le "demain" de milliards de personnes, mais qui sera encore là, demain?...C'est le temps qui passe...
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P
Je ne m'éveille pas tous les jours avec une lucidité complète!.. Il est vrai que le soir, je peux seulement lire ou regarder un bon film (j'ai dit: un bon...). La lassitude m'envahit vers 21 heures. Je peus encore faire et réussir (!) un jeu de cartes sur Internet (Free Cell, je crois). Là je me bats contre moi-même! On dit que la moyenne des résultats es de 46%. J'en suis à 70% mais depuis des semaines, je ne décolle pas!Je n'avance ni ne recule, et j'enrage!...
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P
Il est vrai que mes impressions, peut-être un peu conguses quand même, poussent à la réflexion. Le temps va si vite, les choses dites s'envolent si loin, les promesses sont-elles tenues, les amis semblent s'espacer...Et au bout: pourquoi?. Car apparemment il y aurait toujours une raison à toute chose.Ne serait-ce que l'humeur, ou parfois, la fatigue!
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P
Ptitecoquinète! Merci d'aimer ce texte qui m'a obsédée jusqu'à ce que je l'écrive. Et merci d'évoquer un poète pour le citer! Apollinaire, en effet!...
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L
il faut avoir vécu pour sentir ces poussées du temps.<br /> le temps n'est pas qu'un tic-tac, il s'accumule en bon terreau.<br /> et le temps venu, il fait fleurir la pensée.
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