VISITE AU CHATEAU
J’ai franchi le seuil de cette chambre où dormit un duc du seizième siècle. Son nom et sculpté dans le bois de la porte. Un vitrail rouge et bleu s’incendie sou le soleil éclairant face au lit à baldaquin, une feùùe aux yeux noirs qui sourit dans son cadre.
Pourquoi ce divan vieux-rose tissé d’or, le couvre-pied moelleux et l’urne d’argent reflétée dans le miroir, le prie-dieu sobre et l’échiquier d’ivoire ont-ils soudain créé pour moi le fantôme de ce duc qui savait aimer puisqu’il aimait la soie, le velours et l’éclat bleuté des coupes sous la lune ?
J’ai rêvé à sa devise sur les murs : Un seul désir. A qui songeait-il, le soir , aux chandelles ? Qui heurtait l’huis ? Quel parfum de verveine s’engouffrait avec l’amante ? Nul ne me dira dans quel cœur rival il enfonça ce stylet.
Respectant le secret du passé, je me suis éloignée à regret du lit aux profondeurs ombreuses et des armes abandonnées sur le guéridon que le crépuscule dorait d’une lueur trouble.
PASSANTE