Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
Publicité
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
Visiteurs
Depuis la création 178 194
Newsletter
48 abonnés
Derniers commentaires
Archives
8 avril 2009

L'AVANCEE EN AGE (9)

      

  4 décembre


   animCertains jours vieillir n’est pas facile ! Nous avons l’œil aigu pour constater que l’ovale du visage est plus flou et que la ride, là,  s’est creusée, s’ajoutant à celles qui forment une résille autour des yeux à chaque sourire.  Il faut réfréner la petite colère, la petite tristesse qui clament très haut : « C’est bien fini, la beauté naturelle, facile, qui rendait la vie plus gaie ».  Bientôt, j’aurai le visage d’une charmante vieille dame. Mais charmante ou pas, être vieille quand on a encore le goût de vivre, c’est comme une lumière qui s’éteint.

    Si l’on n’avait pas le souvenir, on oublierait comme c’était bon avec_chatd’avoir 20 ans, 30 ans, 40 et même plus. La vie brûlait par tous les bouts, nous étions joyeux, imprévoyants, follement actifs et du même appétit j’aimais les amis, les robes de couleur, les promenades, l’amour.

    Le feu couve, s’éteint. Le plus difficile est de dire : oui, tout est bien ainsi. Les jours changent de texture, un autre rythme scande les heures et c’est vrai qu’on y puise une forme de paix, qui convient à notre âge. Vieillir, c’est prendre conscience de toutes les limites, de tous les impossibles. C’est une nouvelle façon de vivre. Plus jeune, qui fait ses comptes ? On gaspille son cœur, ses émotions, la couleur de l’été, le détour d’un chemin, sans penser un instant qu’ils ne reviendront plus. Vieillir, c’est le savoir avec acuité et sans rémission. Et s’en accommoder.

    Nous n’en parlons à personne. Une légère mélancolie baigne certaines heures mais quel écho aurait un soupir de regret, une nostalgie avouée ? Les vieux savent bien que les jeunes piaffent, courent vers le temps qui les emporte aussi, trouvent essentiels un travail, un dîner, un copain et vous quittent, pressés, sans deviner que vous aviez au cœur un peu de vague à épancher.

    Nous ne nous épanchons pas. Ni entre nous pour ne pas délicatement se blesser, ni auprès des autres qui n’ont pas forcément le même regard sur le temps qui va. Ce n’est pas de la solitude. Simplement la leçon que le temps nous a apprise : ne pas importuner pour ne pas peser.

    Nous avons tellement besoin qu’on nous aime ! Et il ne nous reste plus, pour plaire, que la chaleur de l’accueil, le sourire qui comprend, l’acceptation des autres. Nous ne sommes pas résignés, mais indulgents. Et nous en concevons de la douceur, même si accepter le temps révolu fait subtilement souffrir...

PASSANTE

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Non, tu as raison...je ne leur parlerais pas de moi, parce qu'en effet l'essentiel tient dans l'autre phrase: "ne pas importuner pour ne pas peser". Ceci dit, mes enfants et petits-enfants sont pleins d'attentions. Et quelquefois, ils devinent ce que je ne dis pas...Merci, Tilleul, pour ta lecture!
Répondre
L
...ce sont les choses de la vie! Et la vie, je connais! Bises.
Répondre
T
"Les jeunes qui vous quittent pressés... sans deviner le vague à l'âme à épancher..." es-tu sûre que si ils étaient moins pressés, tu leur parlerais de cela? Une autre de tes phrases m'en fait douter : "ne pas importuner pour ne pas peser"...<br /> Ton billet est magnifique Lorraine!
Répondre
C
oh!! Lorraine, quel billet dense et profond! Comme tu dis bien les choses...<br /> je suis émue là, en te lisant...
Répondre
Publicité