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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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1 mai 2009

LA LETTRE (3)

MES APPRENTISSAGES


    Partagée entre mes devoirs scolaires, les travaux de couture à terminer à la maison pour le lendemain, les cours du soir de sténo-dactylo et, en guise de leçons, les signes à mémoriser pour être capable de prendre sous la dictée, de plus en plus vite, des lettres et des rapports administratifs et commerciaux de plus en plus alambiqués, je commençai néanmoins mon apprentissage littéraire !

    Maman avait levé toute interdiction de lire ; désormais lire faisait partie de mon éducation puisque Robert Senlis me faisait analyser, par exemple, le premier chapitre du « Petit Chose » d’Alphonse Daudet ; ou encore me demandait un pastiche du « Sous-préfet aux champs », toujours d’Alphonse Daudet, extrait des « Lettres de mon moulin ». C’était sa façon à lui de m’éveiller à la musique des mots, à l’émotion d’une tournure de phrase, tout en préservant ce qui m’était personnel.

    Il estimait qu’une méthode de travail est indispensable ; j’appris comment dresser un plan, organiser mes différentes tâches, et surtout j’appris la stylistique et j’étudiai les procédés littéraires, les modes de composition des auteurs soumis à ma perspicacité ! Ah ! les figures de style, la syntaxe, le vocabulaire, la forme et le fond d’un texte, comme je m’y plongeai avec délice ! Et comme je mis d’ardeur à substituer aux verbes « être, se trouver, il y a »...un verbe intransitif baguette_feefou réfléchi, de nature à « faire image ».

    Ecrire, c’est en effet rendre proche une image, un sentiment, une réflexion, avec précision et finesse, s’il se peut. Et je m’appliquai !...

    « Au-dessus des nuages il y a un aigle » devint « plane un aigle » ; « Sur un ciel bas et plombé il y a la flèche de la cathédrale » fut remplacé par « pointe la flèche de la cathédrale » ; « Sur le toit il y a un drapeau » me suggéra aussitôt « flotte un drapeau » et « Une statue est sur la colonne » devint évidemment « surmonte la colonne ».

    Exercice simplet, semble-t-il, mais qui m’ouvrit d’immenses perspectives. Je me fis bientôt un devoir de n’utiliser que des verbes évocateurs, travaillant le dictionnaire à mes côtés, et me pliant au pastiche avec délectation. Wikipédia dit mieux que moi ce qu’il est : « l’imitation minutieuse du style d’un écrivain, reproduisant les formes et les contours de ses phrases, comme la pâte d’un moule reproduit un modèle ». Ce qui ne vise ni le plagiat ni la parodie, mais assouplit la plume aux méandres et subtilités de la langue française.

    Je m’attelai avec passion à ces nouvelles tâches.chapeau_fleurs

    Et le temps passa...

PASSANTE

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Commentaires
L
Je n'avais que quatorze ans et j'emmagasinais tout ce qui me permettait d'aller plus loin. Le pastiche m'a aidée à prendre conscience des différences profondes entre les écritures, et la mienne s'est formée à la fois par cette connaissance et ensuite par ce que j'étais! Beau week-end, Coum.
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C
Tiens c'est curieux...<br /> le pastiche m'a toujours ennuyée, j'ai abandonné très vite cette façon d'apprendre à écrire, préférant lire et lire encore pour aller à la découverte de différents styles "sur le terrain"<br /> C'est je crois, ce qui m'a permis de trouver mon style, auquel je me suis attachée...<br /> Bonne journée ensoleillé
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