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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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3 mai 2009

L'AVANCEE EN AGE (11)

     7 janvier


 
    Donc, Fabrice était entré dans notre vie. Quand il sut marcher, (10 mois et demi), il passa à un autre apprentissage et dit : « auto ». Non pas maman ou papa, mais « auto », en la désignant partout où il la trouvait : dans la rue, sur la couverture d’un illustré perdu dans les méandres d’un paysage forestier, aux vitrines des libraires, au rayon « jouets » des grands magasins et bien entendu éparpillées autour de lui sur le tapis.  Il en fit collection, de toutes couleurs, de toutes formes, de toutes marques. Je voyais avec inquiétude grossir le sac dans lequel il les entassait et qu’il trimballait partout avec lui, y compris chez moi quand il venait passer la nuit. Il s’endormait sur une Mercédès tenant en main la Triumph bleue, les jambes étendues par-dessus son écurie ambulante. Je n’appréciais pas cette fixation envahissante. Mais le bougre avait de la voix et du charme et il en usait.

    Il délaissa les voitures aussi soudainement qu’il s’en était entiché.pers93 Et son intérêt dériva vers les petites filles. A trois ans, au jardin d’enfants, il chantait avec conviction « Elle est amoureuse », tenant par le cou la mignonne Virginie, qui le dorlotait comme une mère poule. Et sa sœur naquit. Il fut jaloux avec persévérance et supériorité ; ce qui n’empêcha pas un amour fraternel qui les unissait parfois en des jeux complices où ils se racontaient des histoires terrifiantes et vivaient des exploits imaginaires et partagés.

    Aujourd’hui, Fabrice a treize ans, de belles jambes bien plantées, une allure sportive avec son t’shirt marrant, ses cheveux qu’il s’obstine à rejeter vers l’arrière et qui lui retombent sur le front, sa ressemblance avec l’acteur Thierry Lhermite (N.B. : qui était jeune à l’époque), sa gouaille et sa façon de rester contre mon épaule quand je l’attire pour l’embrasser. Oui, c’est un « dur », mais aussi un tendre, un écorché vif, un brouillant, un blagueur, le « Biloum » de sa sœur Florence quand tout va bien entre eux, l’ »amour de sa bonne-maman » quand il est d’humeur au câlin et laisse sa main dans la mienne pur regarder la télévision.

    J’ai été une grand’mère qui travaille. Elles ne sont pas si nombreuses, les femmes d ma génération, qui ont combiné une profession avec leur amour de mère et ont mené les deux de front. Mes petits-enfants n’auront pas de mo le souvenir de délicieux pots-au-feu, ni de tartes-maison. Je ne suis pas une très bonne cuisinière. Ils n’ont pas davantage passé leurs vacances chez nous ; mais, tout petits, ils ont été embarqué au pied levé dans nore voiture quand Marianne était malade ou fatiguée, ou quand elle demandait : « Maman, tu ne prendrais pas +Fabrice un jour ou deux ? Il a besoin de calme, chez vous, il est bien ». Ils ont connu le lit dissimulé dans un coin de la chambre et qui s’ouvre pour les accueillir, à tour de rôle, car il fait trop petit pour en loger deux à la fois.  Fabrice, de son côté, s’accrochait parfois à moi et dfécidait : « Bonne-maman, je vais dormir chez toi ». Je n’ai jamais dit non, je ne résiste pas à ce tyran aux yeux bleus sachant d’ailleurs que cette injonction répondait à un désir profond et nous avons connu les sacs hâtivement préparés, les devoirs terminés sur la table du salon, la mousse au chocolat de Bon-Papa qui s’y connaît, les amertumes brusquement libérées et qu’avec douceur nous remettions à leur just place quand Farice et sa maman s’étaient heurtés, comme il arive, ou que son père rentrant du journal à 8 ½ H. du soir, n’avait pas écouté l’impétueux discours de son fils.

    femme__critJournaliste indépendante, j’arrangeais autant que possible mes horaires, j’écrivais quand Fabrice était à l’école, ou quand il dormait. Il m’est arrivé bien souvent de travailler jusqu’à minuit pour terminer un texte urgent. Je prenais mes rendez-vous pendant son absence. Et tout s’est d’autant mieux arrangé quand Maurice fut à la retraite, alors que je travaillais encore. Il s’adapta très vite à ce nouveau rythme.

(A suivre)

PASSANTE

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Commentaires
P
C'est en tus cas quelque chose de rapprochant! Je demanderai à Flo, elle s'en souvient sûrement!...
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O
Je crois me souvenir de "Biloum Gagoum". De plus en plus étrange!<br /> <br /> Coucou, Coumarine ! Je vais, je vais ! A bientôt ?
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L
La manie d'écrire me porte à noter quantités de détails et à être très attentive!...Merci, Tilleul, pour ton amitié et bonne semaine!
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L
Cela faisait partie de leurs secrets! Fabrice n'avait-il pas aussi un surnom pour sa soeur?
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C
coucou Obs...tu vas bien?
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