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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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11 août 2010

DAVID ET C°(suite)

   David n'a aucun ressentiment  contre Harry, le merle qui niche dans le coin de notre plus haute fenêtre et s'en vient siffler debout sur la gouttière, en haut du cerisier du Japon, merleou tout bonnement par terre en nous défiant de ses petits yeux noirs. Je l'appelle "Harry" et il répond en une ritournelle qui, dès février, annonce le printemps. Je  l'aime pour son bec jaune éclatant dans son plumage noir, pour le guet du crépuscule quand, d'un toit pointu il lance un chant chaque fois renouvelé, l'annonce du soir que reprend aussitôt, sur un autre toit, un autre merle qui veille, lui aussi. Ainsi, d'un oiseau à l'autre, d'une rue à une ruelle, d'un carrefour à un parc public, se répand la nouvelle qu'il est temps, pour les oiseaux, d'aller dormir.

     Harry est un bon père. Cette année, il a eu trois nichées et s'évertue, tout comme la merlette, à nourrir ces becs immensément ouverts et affamés. toute la famille atterrit dans la pelouse où nous mettons, dans une grande écuelle, du pain mouillé de lait. Ils sont là chaque matin, ainsi que les étourneaux du voisinage et leurs battements d'ailes n'attirent pas David qui les regarde derrière le carreau.  Il n'a pas d'acrimonie. Par conre, il ignore, je crois, l'attention féroce des pères de familles que sont les oiseaux dont les femelles couvent.

     Harry, tout à l'heure, menait grand tapage. Il allait d'un arbre à l'autre, non plus heureux mais agaçant, répétant son cri bien particulier qui ressemble au bruit d'une scie et signale aux autres de l'espèce la présence d'un ennemi. J'en étais un peu excédée et David, innocemment couché près de son sapin, remuait les oreilles pour dire qu'on le lui cassait.

    "Rentre, David, c'est de toi qu'il a peur,le merle. Allons, reviens".

     Il me fait "Miaou" par politesse, mais non convaincu. Il reste, les pattes sous lui, n'ayant rien à se chat_sauvage_Chris230_lickrreprocher. Et tout à coup, d'un vol direct et bien planté, Harry descend et lui pique vivement le haut du crâne. Peste! En un éclair, il est rentré, le chat,ayant perdu toute superbe,penaud, interrogateur, n'ayant rien compris. Que lui veut-on? Il est plein de mansuétude, il n'a jamais attaqué un moineau, ni quelque volatile que ce soit: c'est un pacifique.D'ailleurs, voici quelques jours, j'ai eu u choc; il faisait beau, David à son habitude somnolait dans l'herbe, et comme j'approchais je vis près de son nez un oiselet tombé du nid. David le regardait avec indifférence: pas un poil de sa toison ne bougea quand je me penchai pour ramasser le pauvret, dont la mère, affolée, tournait en vain autour de nous. Je déposai le rescapé sur une branche et fis rentrer le chat pour rassurer l'oiseau, qui ignorait sans doute qu'existent des félins qui leur sont totalement bienveillants.

PASSANTE (à suivre)

Photo: Chris230 - Flickr (Ce n'est pas David mais il lui ressemble un peu, je trouvais dommage de ne pouvoir illustrer ce texte)

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Commentaires
L
Non, il est resté parfaitement serein, je dirais même un peu naïf. Bon enfant, pour tout dire!
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Q
Si je dis "pauvre David !" je vais répéter ce que d'autres ont déjà écrit.<br /> <br /> Mais c'est vrai... j'espère que cette mésaventure ne l'aura pas fait changer de façon de faire avec les oiseaux.
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L
Cela arrive, l'ordinateur est un personnage à caprice! Mais le principal est de te lire, chère Maïté, tu es très gentille, merci pour ton passage.<br /> Bises
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L
Tes chats réagissent à leur instinct, David n'avait pas celui-là et je m'en suis toujours félicitée. Je suis contente que tu puisses partager avec tes amis cette intimité qui comprend aussi bien les silences que les conversations. C'est la preuve d'une grande, d'une réelle amitié, où prime la compréhension mutuelle. Je te souhaite d'en retirer beaucoup de joie et de bonheur. <br /> A bientôt, Anouchka
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L
Oui, j'ai assisté aussi à cette leçon de choses: comment retirer les vers de terre! Mais mon Harry était bien enveloppé, peut-être moins au moment des nids, car ces affamés d'oisillons réclamaient sans cesse de la nourriture et merle et merlette se relayaient pour les servir! Je vois que tu cèdes aussi au désir de nommer les animaux qui nous visitent. C'est très bien, Alfred, et je comprends que comme moi tu aimes ses trilles qui s'envolent du toit ou de l'arbre! Un plaisir que je ne néglige jamais; quand j'entends chanter un merle, je m'arrête et une bouffée de joie m'envahit.<br /> A bientôt, Adrienne.
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