3 septembre 2010
FIN D'ETE
La pluie sur le carreau semble un doux chant d'esclave et la nuit qui rampe dans les rues monte vers moi. Devant l'église mouillée, une foire s'entête, ses lampions secoués balancent leur lumière. Une musique grêle s'effrite dans le vent, rôde sans espoir dans les carrefours désertés et m'atteint, douloureuse, au fond de la chambre où je la fuis en vain.
J'ai peur de son spleen et du profond silence quand se taira enfin la rengaine. Chacun porte ses nostalgies. Les miennes s'éveillent quand je marche au bord de l'eau et s'il pleut sur une kermesse. Je pleure alors des peines inconnues et le temps d'une rêverie, mon coeur connaît la tristesse infinie du monde.
LORRAINE
Tableau de Caillebotte (1875)
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