A UN TIMIDE
Voici le temps des fleurs, des lilas et des roses,
Venez donc, mon ami, dans le soir apaisé
Allons jusqu’au vieux banc. La pénombre est éclose
Vous pourrez me cacher ce regard enflammé
Ce regard qui vacille comme au vent la chandelle
Quand je me ris de vous ou feins de vous aimer
Je ne suis pas, très cher, une aimable aquarelle,
Cessez de m’admirer, timide et dévoué
Que vous êtes vieux jeu ! La confusion extrême,
Les mots que vous n’osez murmurer en un souffle
Valent-ils cet aveu : « Madame, je vous aime ! »
Libérant votre cœur d’un poids qui l’emmitoufle ?
L’aveu qui se devine et l’aveu qui se dit
Ont chacun la douceur d’un souvenir qui meurt
Voyons, ne prenez pas cet air anéanti
Je vous écoute enfin parler avec ferveur !
M’appeler « mon amour » ! Me blottir dans vos bras
Est un bien doux moment qui me donne l’envie
D’y rester à jamais. Surtout ne changez pas
Puisque vous me jurez de m’aimer pour la vie
LORRAINE