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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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25 novembre 2010

ELLIOTT SE VENGE (suite)

     Elliott n'est plus jamais reparti en de tels vagabondages. Je rcois qu'il voulait nous donner une leçon. En compagnie de Copain, ils font quelquefois le tour du quartier, jouant soudain à grimper aux arbres de l'avenue, marchefou à sauter sur un pilier à l'entrée d'une maison. Il mène sa petite vie avec insouciance. Ce n'est pas un chat compliqué, il n'a pas comme David des accointances avec les humains, il ne se sent pas mutant, il est chat, tout simplement. Mais il y tient. Et sait le faire comprendre.

     Hier, ma voisine m'apportait  des tomates de son potager.

     - Alors, greffier, tu regardes les piafs?

    Etendu de tout son long sur le dessus de l'armoire, yeux mi-clos, le nez tourné vers le jardin, l'air offensé, le "greffier" ne répond pas. D'ailleurs, il n'est pas un greffier (l'argot parisien le choque), il est un chat dans sa superbe maturité et s'appelle Elliott comme tout le monde. Il ne sait pas davantage ce que sont les "piafs", il les appelle des oiseaux: moineaux, étourneaux, merles, les deux colombes, le ramier intermittent, les jolies mésanges qui, dans le poirier, picorent la noix de coco suspendue exprès pour elles, les coquines!

   chat_sauvage_Chris230_lickr  - Pauvre Mimi! On ne te donne pas à manger?

     Ma voisine le sort de sa méditation. Elle a ramené de son Paris natal une voix chantante et un langage que désapprouve vaguement Elliot, alias Mimi, alias le greffier.

     Pourtant, il est habitué aux surnoms. Quand il gronde "Wang...wang..." pour montrer son mécontentement, son maître l'appelle "Wang, de quoi s'agit-il?"...Il le comprend très bien, puisqu'il répond "Wang!...". Sur quoi, le maître se lève: "Cela change tout!" et lui ouvre la porte.  Je suis moins cérémonieuse; pour moi, selon l'heure, il est "Gnouf" ou, quand il est très en veine,"Gnouffy-la-joie". Il accepte que je le porte assis sur un bras, comme un bébé, ses petites pattes sur mon épaule. A l'étage, il saute, s'étire, s'en va sans bruit, et regarde longuement par la fenêtre le clair de lune que découpe le marronnier du jardin.

     C'est l'instant de grâce: la contemplation lui donne des yeux d'or. Silhouette ciselée sur le ciel, il médite, il n'est plus Gnouffy, il n'a rien d'un Wang, il ne sera jamais Mimi et pas davantage le "greffier". Il est Elliott dans toute sa distinction, le Chat énigmatique et rêveur, comme ils le sont tous depuis des millénaires.

PASSANTE

(Photo: chris230 Flickr)

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Commentaires
L
Une chatte à la maison! Quelle joie et en même temps quelle joie que ta fille revienne définitivement, tu la verras certainement plus. Tu me raconteras comment Toutoune s'est adaptée!C'est en général l'affaire d'un jour ou deux. Puis nos félins s'installent et prennent toute la place!....Bisous.
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C
La semaine prochaine j'aurai une chatte à la maison, ma fille revient en France définitivement et ramène sa "Toutoune" <br /> J'espère qu'elle ne va être trop désorientée (la chatte) de plus quand ma fille l'a adoptée elle était dégriffée<br /> Je te raconterai .......<br /> bonne semaine
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L
Merci pour ce poème qui évoque si bien les Mots. J'irai voir "Sillage" bientôt. Promis!
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L
Je crois que les chats s'entendent à travers les murs.Milord, étendu sur son coussin sous le radiateur, une patte étendue devant lui selon son habitude, fait le sourd. Mais c'est de la pose. Il entend très bien tes chats, Adrienne!
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L
Si nous réunissions tous les chats que nous connaissons, ils feraient un magnifique concert de ronrons!...Milord salue Lilas avec élégance...et un certain flegme, me semble-t-il. Evidemment, il n'est plus dans la fleur de l'âge...
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