JE SUIS PSYCHIATRE, DIT-IL...
L’unique ascenseur de l’immeuble est momentanément hors d’usage. Et je suis dedans. Enfin, nous sommes dedans, M. Paul Doucet et moi. J’habite au 6ème, lui au 3ème. Au rez-de-chaussée, un bref salut courtois de part et d’autre, l’air correct et ennuyé des habitués, et nous montons.
3ème.étage. Il va sortir. Enfin, s’il peut…La lumière s’éteint, la porte se bloque. Je balbutie « C’est une panne ? » et il rétorque dans le noir :
-Mais non, nous allons repartir. J’appelle la surveillance.
Il tâtonne en aveugle sur les touches. Rien. Il tâtonne encore. Il me trouve… »Oh ! pardon ! ». Je tremble. Je réussis à dire :
- Je suis claustrophobe…
- Et moi psychiatre, fait-il, apaisant. Appuyez-vous sur moi. Voilà. Respirez calmement. Bien. Encore… Asseyez-vous, je vous aide…Ca va ?
- Je n’ai plus de jambes, docteur !
- Mais si, dit-il en les tapotant. Tenez, étendez-vous. Ne craignez rien, je suis là.
Pour me rassurer, il me serre. Oui, il est là…et bien là !
3 H. plus tard, une secousse m’a réveillée, la lumière illuminait l’ascenseur, nous sommes sortis précipitamment au 6ème. Histoire de faire un brin de toilette…
LORRAINE