PRINTEMPS FRAGILE
Des bourgeons sur le lilas, et voilà, je crus au printemps. Il était pourtant bien maussade ce jour-là ; il roulait des nuages au ciel et n’était pas descendu dans le jardin où je l’attendais. Mais les moineaux qui jouaient à chat perché sur le banc et gonflaient le cou pour chanter m’ont dit que toutes les feuilles allaient se déplisser au bout des branches et que la terre aurait bientôt les parfums que j’aime.
Aujourd’hui, le printemps est bien là. Chaque jour il m’a donné son petit miracle : une fleur dans le parterre, un moucheron autour de l’arbre, une hirondelle sous mon balcon. Printemps, donne-nous une âme d’enfant pour accueillir le soleil comme une éblouissante aventure et ne perm ets pas que nous passions dans les bois avec l’indifférence du blasé.
Puissions-nous recevoir toutes tes lumières ; les promesses, les fruits, le silence et l’ombre des clairières et le murmure des sources. Puissions-nous recevoir toutes tes lumières et t’en être reconnaissants.
LORAINE