LUI ET LUI
- Alors là, tu fais fort ! Nous aurons l’air de jumeaux…Mais qu’est-ce que tu me fais dire !Tu vois où nous mène ta manie de me singer ? C’est pas parce qu’on va se pacser qu’on doit tous les deux être en rose ! D’ailleurs, tu le sais, le rose c’est « MA » couleur. Elle va à mes yeux bruns, à mon teint, le coiffeur le disait encore hier. J’étais en sport :
« Monsieur Alex, c’est que je l’aime votre polo, ce rose fondu, c’est d’un mimi… »
Je lui ai tapé sur les doigts, il voulait tâter le tissu à l’encolure. Il descendait sur la poitrine. J’ai grondé : « Amadeo, ça suffit, bas les pattes ! ». C’est un indécrottable peloteur. Tu l’avais remarqué aussi ? Et très féminin en plus, un peu trop à mon goût.
Comment, ce que je faisais chez le coiffeur ? Un petit coup de ciseaux, un petit coup de peigne, pour la cérémonie c’est pas du luxe ! C’est à moi que tu parles ?... »Pas un poil sur le caillou ? »…J’hallucine ! Tu veux me vexer, ou quoi ?
Des poils, j’en ai sur les bras et la poitrine. Mes cheveux, si tu ne les vois pas, c’est parce que je les rase. Oui, Monsieur, comme je vous le dis. C’est d’ailleurs moi qui ai lancé la mode au défilé où j’étais le plus élégant en costume de plage : un slip vert ultra-court, ultra serré, juste ce qu’il faut pour mettre le vêtement en valeur. La fesse haute, pas de brioche, la taille étroite, le poitrail développé, un faux diam dans le nombril…
Ils m’ont rappelé trois fois sur le podium. Comment ça, qui ? Le public, évidemment ! J’en connaissais quelques-uns, on se rencontrait au « Fer à Cheval », un bar chic, bien fréquenté. Evidemment, à force, ça crée des liens. Eh bien, le lendemain, ils étaient tous tondus. Ce n’est pas un garçon que tu épouses tantôt, c’est une idole !
Bon, Adelin, maintenant tu me fais plaisir. Mets ton costume blanc.
LORRAINE
(La consigne attendait qu'on relate une conversation animée le matin d'un mariage. Il y a toutes sortes de conversations...)