L'ENFANT
J’ai toujours cru (et je crois encore) qu’ un lien mystérieux, une complicité , jallis d’une même source rattachent la maman et l’enfant. Les histoires que nous lui racontons éclosent de notre propre enfance qu’il ranime. A deux, nous recréons un univers où chacun a sa chanson.
Certes, il existe aujourd’hui de superbes livres pour les petits, accompagnés du disque, pour qu’ils puissent à la fois voir les images et entendre l’histoire joyeusement chantée. C’est une excellente façon de les ouvrir à la vie, car ils apprennent vite le refrain sur la pluie, la basse-cour, les jouets ou le train qui s’éloigne! Cela empêche-t-il que nous communiquions nos propres rêves? Que nous racontions l’histoire inventée qui nous vient aux lèvres? Je ne crois pas.
Prendre un enfant par la main, c’est aussi le mener dans cet univers où Poucet a un chapeau à plumes et de hautes bottes; où le Chat, un familier, écoute la Cloche qui sonne si souvent et à tant de clochers. C’est partager avec lui l’enchantement du soir, quand approche l’heure du sommeil et qu’il écoute l’Horloge, ce nain qui marche à pas rapides et dont, complice vous lui révélez le secret.
Sous la pluie du parc, l’enfant au capuchon rouge a l’air d’un gnome. Il pleut sur les allées et dans la vasque où voguaient les voiliers. Toutes les mamans qui serrent une petite main confiante savent qu’elles possèdent le monde. Penché sur ses parterres, le jardinier semble lui aussi posséder un monde où les fleurs ont de longues robes bleues et jaunes, blanches ou violettes. Un chat roux aux yeux d’étoile s’enfonce sous les églantines et l’escargot, le cou tendu, la tête droite, mène patiemment sa maison sous les liserons qui bordent le sentier. On retient son souffle. C’est l’heure des minuscules découvertes où la nature se dévoile , pour peu qu’on la regarde. Qu’on la respecte.
A deux, on poursuit son chemin. Vers d’autres bonheurs simples, vers d’autres mIracles, peut-être...
LORRAINE