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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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21 avril 2012

LA REVERENCE

            «… La révérence, le pas de cadence,  et le tour de France ! ». J’entends encore cette phrase finale d’une danse à la corde qui se terminait dans un tourbillon. Comment faisions-nous ? Je l’ai oublié.  Mais j’aimais ces mots qui se répondaient et le jeu qui exigeait des fillettes que nous étions pas mal de vivacité.

            Par contre, surtout pas de vivacité quand nous croisions Sœur Directrice dans l’un des longs couloirs entourant le préau ! Le professeur claquait dans les mains, le rang s’immobilisait, et nous plongions toutes ensemble dans la révérence  conventionnelle : un pied en arrière, une légère flexion des genoux, une discrète inclinaison de la tête, la Directrice passait, on respirait et nous continuions notre chemin. Nous nous exécutions aussi lorsque  la Supérieure, cette fois,  ouvrait vivement la porte de la classe, ayant décidé de distribuer les bulletins  elle-même. Le petit cérémonial recommençait quand elle nous quittait après avoir complimenté ou réprimandé celles d’entre nous qui le méritaient.

            Heureux temps de l’école ! Nous ignorions alors que la révérence perpétuait un geste révérencetraditionnel de la société d’Ancien Régime pour marquer la considération envers une personne.  Notre révérence apprise à la hâte par une « mademoiselle » elle-même dispensée du geste respectueux, prouvait notre bonne volonté, nos « bonnes manières », mais certainement pas notre maintien irréprochable !..Petites, nous étions souvent en tablier noir, notre génuflexion dépendait de la légère bousculade affolée qui la précédait ; adolescentes, nous y mettions une indifférence réelle ou un respect excessif, par jeu ou malignité.  Ces temps sont bien loin ! Mais y repenser me fait sourire car il s’y mêle un parfum d’enfance, le soleil éclairant de biais notre rang au garde-à-vous et la  cour de récréation qui libérait soudain notre troupeau réglementé en un joyeux brouhaha d’insouciance !

 

LORRAINE

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Commentaires
L
Je ne me suis plus essayée à la révérence, mais je reconnais que l'école m'a modelée presque autant que l'éducation familiale. C'est à l'école que j'ai appris l'importance du maintien, le partage des connaissances (chaque année, à la rentrée on me donnait pour compagne de banc la nouvelle venue, même si elle était totalement neerlandophone, pour que je devienne son "amie" et je n'ai compris que bien plus tard que ce choix délibéré prenait en compte ma facilité de contact! Toutes les élèves ne l'avaient pas). Le claquement de mains auquel nous obéissions nous a inculqué la discipline, le contrôle de soi, l'acceptation d'une autorité. Nous aurions tant à dire, chère Quichottine! Merci pour ton commentaire, bisous très affectueux.
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Q
J'ai fait quatre années durant cette même révérence. Mais, contrairement à toi, je portais un uniforme.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai aimé ce qu'il faisait de nous.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous étions demoiselles, et l'on nous offrait la liberté d'être égales quelles que soient nos origines ou celles de nos parents.<br /> <br /> <br /> <br /> Cette révérence que nous faisions, que je sais faire encore, bien des années après, ce claquement de mains, que j'entends encore, il correspond à des choses qui n'existent peut-être plus mais qui m'ont faite telle que je suis.<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous et douce journée ma Lorraine. Prends bien soin de toi.
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L
"...et m'en vais au hasard, sur les routes de France, de France et de Navarre, Mais je te dis quand même, Simplement que je t'aime"...J'entends Jean Sablon, pour qui la révérence était un adieu. Une chanson que j'aimais beaucoup à quinze ans. Comme toutes les chansons d'amour. Et comme toutes les jeunes filles!<br /> <br /> Bon dimanche, Glycine Blanche.
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L
Quelle époque! Une petite amie plongeait exprès très bas sa génuflexion et tenait les pans de sa robe, comme au bal!...Ce n'était pas non plus très apprécié! On voulait le respect de la règle, mais pas trop, voyons!Ah! les souvenirs, comme tu dis, Yvette!
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L
Je reconnais bien là l'attitude de quelques-unes; moi j'étais mécaniquement obéissante! Nous ne portions pas d'uniforme; mais l'été, interdit de venir en classe les bras nus (nous avions dix ans, douze ans), alors nos mères ajoutaient des "fausses manches" à nos manches courtes. Mais à la récréation, quand on s'attrapait à toute allure, soudain l'une de nous se retrouvait la manche de sa copine dans la main. Les surveillantes réagissaient différemment: si c'était une "demoiselle" elle feignait de ne rien voir; si c'était une religieuse, elle nous appelait et d'un air sévère nous obligeait à remettre la manche retenue par des pressions...J'en ai rapporté une toute déchirée à maman, philosophe et un peu furieuse. (Pas contre moi, contre l'autorité...)
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