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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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4 août 2012

LE CINEMA D'AUTREFOIS

         Tout le monde ne peut en dire autant : j’ai connu toute petite le cinéma qui s’offrait encore le luxe de trois films consécutifs : les actualités, le comique et le sentimental. J’avais quatre ou cinq ans, et je comprenais à ma façon les cavalcades du cow-boy intrépide qui vous arrachait un homme de son cheval d’un ample lancer de lasso, ou la cavalcade d’Indiens surgissant de l’immensité à la poursuite

cow-boy Tom Mix

d’une diligence.

          Des valses langoureuses emportaient des demoiselles en crinoline et leurs séduisants cavaliers.Certaines intrigues me laissaient perplexe, mais j’ai pressenti très vite les complications amoureuses et si « Ben Hur » me secoua un peu, je n’eus aucune peine à approuverBEN HUR

(dans je ne sais plus quel film) l’enlèvement par un jeune noble d’une espagnole recluse derrière les barreaux de sa fenêtre aux lourds rideaux !

         Je restai longtemps éblouie par les films de cape et  d’épée. Le saut que le jeune premier fit depuis la balustrade d’une galerie n’a pas fini de m’impressionner ! S’accrochant  à une tenture de brocart, il atterrit un étage plus bas, le fleuret à la main, le pourpoint avantageux, le poignet de dentelle expressif, pour abattre d’une botte fulgurante le prince félon. Ainsi, de semaine en semaine, je m’instruisais aux méandres des amours heureuses ou malheureuses. 

         Dès mon plusjeune âge, mes poupées ne furent jamais des poupées, mais des personnages. Comment s’en étonner ? J’en avais trois ou quatre pas plus hautes que l’index, plus une négresse en pagne et une jolie demoiselle à la tête de porcelaine. Je projetais sur elle mon univers secret, mes doigts agiles les courbaient en révérences, les entraînaient dans des valses de cour, les emportaient dans des carrosses. Je ne leur cousais pas de robes, ne les berçais pas pour les endormir, mes rêves habillaient de pourpre cette marquise d’un soir, moulait d’un justaucorps le page aux cheveux blonds, une musique chantait à mes oreilles, des bateaux d’argent voguaient sur la mer et, éblouie, je partais vers l’aventure.  La maisonnette reçue à la St Nicolas devint un château par les fenêtres desquelles les seigneurs enlevaient leurs belles, ils les emmenaient en croupe vers des destins somptueux qui me ravissaient d’aise. Je n’en soufflais mot à personne, tout le monde croyait que je jouais à la poupée alors que je jouais à l’amour !

         Aujourd’hui, le cinéma joue à la mort !...Faut-il dire que je le regrette?...

 

LORRAINE

photo 1: Tom Mix en cow-boys

photo 2: Ben-Hur

 

 

 

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Commentaires
L
jean Marais a certainement glissé le long de plus d'un rideau au cours de sa carrière!...Mais j'étais jeune fille quand il nous éblouissait par son charme et ses prouesses.Le gars qui descendait les escaliers à rebours, épée au ping, à mon époque s'appelait Ramon Novarro ou même Tom Mix, qi était spécialiste en cow-boy. Noms bien oubliée aujourd'hui!<br /> <br /> Je ne crois pas que l'avancée en âge influence ton opinion sur les horreurs que l'on nous montre aujourd'hui au cinéma ou à la TV. C'est le bon sens, le sens moral qui t'inspirent et il semble que les réalisateurs en aient de moins en moins. On passe de l'horreur à la pornographie sans se soucier des émois adolescents, des exemples qu'ils puisent dans les scènes barbares, de l'empreinte que laisseront en eux ces yeux hors de la tête ou ces décapitations spectaculaires. Toujours plus fort, toujours plus destructeurs...et l'on s'étonne des tueurs fous qui tuent vraiment dans les villes et les villages, ici ou ailleurs. Quand donc les scénaristes comprendront-ils qu'on peut enthousiasmer le public par des films où personne ne tue, ne se drogue, ne boit, ne viole? Flatter les enchants morbides fait recette. Hélas! Bisous, chère Oxygène, passe une bonne journée.
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L
Chère Yvette, d'abord merci pour ta persévérance! Actuellement, il y a un remue-ménage sur les blogs qui empêche quelquefois de poster. J'espère que cela se calmera.<br /> <br /> Ton cinéma à toi était vraiment pittoresque. Nous avons tous des souvenirs d'enfance à son sujet, mais un cinéma qui bouge selon la pluie ou le beau temps, je n'en connaissais pas! Bonne journée, chère Yvette, bises
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O
Merci à toi Lorraine de partager avec nous ces souvenirs d'enfance. J'aime beaucoup ton regard sur le cinéma d'hier et je me rappelle aussi très bien cette image du beau chevalier se laissant glisser le long d'un rideau avant de reprendre une bagarre dans un escalier. Jean Marais peut-être ? je ne sais plus...<br /> <br /> Tu dis que le cinéma joue à la mort... Tu as raison. Je trouve que le cinéma joue aussi beaucoup à l'horreur et je n'aime pas ça. Je ne sais pas si c'est l'avancée en âge qui fait ça, mais j'ai de plus en plus de mal à supporter la violence d'autant plus qu'avec les trucages possibles maintenant les réalisateurs ne se gênent pas pour nous traumatiser au maximum. Je suis souvent effrayée d'imaginer que certains enfants sont laissés libres de regarder de telles choses...<br /> <br /> Cette banalisation de la violence et de la mort me semble très dangereuse.<br /> <br /> J'aime mieux que l'on mette en avant de beaux sentiments.<br /> <br /> Je t'embrasse bien fort Lorraine et te souhaite une bonne soirée.
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Y
Wouaouh, c'est passé, hip hip ...
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Y
Depuis le début de l'après-midi j'essaie de te laisser un message, j'ai fini par le mettre sur Word pour pouvoir faire un copier/coller. J'espère que ça va passer! <br /> <br /> Eh bien quand j'étais enfant en Algérie, quand il faisait trop chaud, le cinéma sortait, il se faisait sur la place de l'église, dans le Bordj et si une averse arrivait malencontreusement, chacun pliait son siège et retournait voir la suite dans la salle. Il m'arrivait de ne pas voir la fin des films , trop myope et sans lunettes, je n'en ai eu qu'à 7 ans, alors c'était mon frère aîné, qui me remportait dans ses bras!
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