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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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3 octobre 2012

SUZY

 

     D’où viennent  nos souvenirs? Et pourquoi surgissent-ils inopinément? Rien de particulier n’arrive, c’est un jour comme tous les autres. Et voici que je repense à Suzy, cette Suzy  d’autrefois qui dansait si bien le charleston.

     Dans sa robe rouge emperlée de fragiles pierres grises autour des jambes agiles, je la revois soudain. . Elle croise les mains sous le menton, pliant les genoux en cadence, déchaînée saute sur un pied, le bras en l’air, ses cheveux courts ceints d’un court diadème à la mode tandis que l'orchestre s’égosille et que les danseurs, rassemblés peu à peu autour de la piste battent des mains.

     Suzy, ce succès!  Il est resté tout entier dans ces longues boîtes où s’entassent

année folle

les robes d’alors, les escarpins trop hauts, l’éventail chinois et les disques  à la mode “La fille du Bédouin”, “Trois heures du matin”, “Alleluia”!...

     Suzy, je la revois encore enveloppée dans son long maneau de velours, le col de fourrure relevé, ses yeux bruns incendiaires sous le khool qui les assombrissait davantage. Suzy, qui plia mélancoliquement dans la boîte du haut la robe de satin rose aux godets qui s’évasaient en un gracieux froufrou, les manches floues larges et courtes comme des pétales et dont le corsage ajusté soulignait le buste mince. Suzy, ses robes que j’aimais, petite fille, et qui en faisaient une femme élégante promenant sa silhouette élancée au Bois de la Cambre sous les lumères des salles de danse en plein air, au son du jazz.

     Suzy, ma grande cousine que j’admirais tant, partit un jour pour l’Amérique. Je ne la revis jamais. Mais ce soir, elle est là et j’entends, venu de très loin, l’écho de sa voix charmante.

 

LORRAINE

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Commentaires
I
C'est juste, Emma, la vraie mort c'est quand plus personne ne sait qui vous avez été. <br /> <br /> J'aimais aussi beaucoup ces longs colliers de perles qui dansaient avec les danseurs!<br /> <br /> <br /> <br /> Beau week-end, chère Emma,<br /> <br /> Lorraine
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E
un si beau souvenir, Lorraine, on n'est pas vraiment mort tant qu'il y a quelqu'un pour penser à vous - elle devait être délicieuse, ta cousine, comme cette époque un peu "évaporée après cette guerre qui devait être la der des der. ce qui est joli avec le charleston, en plus des robes de cette époque, c'est le long collier qui voltige de gauche à droite
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I
Peut-être, si on devinait leur mystère, cesseraient-ils de nous surprendre? Et ce serait bien dommage!
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Y
Comme tu le dis: pourquoi les souvenirs surgissent-ils inopinément? je me suis souvent posée la question, jamais eu de réponse!
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I
Suzy nous a quittés pour toujours. Mais peut-être lit-elle par-dessus mon épaule...
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