L’IMPOSSIBLE…
(Qu’écrire quand le sujet de la consigne est une phrase : « Je vais m’occuper du possible aujourd’hui. La journée sera rude, en somme » (Lucien Noulez). Que faire, sinon se lancer au petit bonheur la chance…J’ai fait le saut.)
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Le possible ? Rien n’est possible, c’est l’impossible qui m’attire, les inventions secrètes, les amours interdites, les complots avortés, les gens bizarres , les papillons roses et les souris vertes. L’impossible qui brave le défendu, claironne : « Je sais tout », qui murmure des histoires insolites. Il nargue le possible, ventru et incolore qui se dandine en maugréant « La journée sera rude ».
Ma journée à moi peindra la Vierge à l’Enfant couverte de satin bleu et de bracelets d’or, j’irai voir St Michel tout en haut de la Grand’Place et je m’assiérai sur un nuage puisque je serai près du ciel. Puis je redescendrai en douceur, vers la prairie, retenue par un fil d’argent. J’y trouverai un chevalet , et d’un pinceau délicat j’immortaliserai Giverny. Le don me sera donné de peindre la Dame nonchalante en son boudoir ou le Moulin Rouge et la Goulue. L’impossible viendra à moi en sa calèche tapissée de velours cramoisi et m’emmènera dans le Bois des Rêves qui n’existe pas. Et là, je me réveillerai, comme on se réveille dans son lit.
Tiens, le réveil criaille ; il prétend qu’il est l’heure. Quelle heure ? Celle de Lucien Noulez :
« La journée sera rude, en somme ».
LORRAINE
Jardin de Monet à Giverny
Etang des nymphéas et petit pont japonais