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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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29 novembre 2012

Je l'ai vu...

     Hier, j'ai publié "Le bel homme", dont le souvenir remonte les siècles. Et ce matin, cherchant parmi mes consignes laquelle  vous proposer, j'ai subitement pensé à celle-ci. Elle m'a semblé une suite logique à mon évocation du "Bel Homme". Jugez-en vous-même...

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     Ceci dit, la consigne devait obligatoirement commencer par "Chaque matin, vers dix heures, je me levais et..." et il fallait inventer la suite. La voici donc telle qu'elle m'est venue.

XXX

     Chaque matin, vers dix heures, je me levais et j’arrivais dans la cathédrale au moment où le soleil de midi illuminait les rosaces. Du bleu, un bleu irréel, un bleu mauve, un bleu irisé, et ce rouge qui m’incendiait le cœur. Je ne priais pas, j’étais là, simplement, seule, n’attendant personne, n’espérant rien que l’éblouissement des couleurs.

     Je me sentais envahie d’une paix immaculée. Et quand l’orgue entamait la toccata de Bach, rien d’autre n’existait plus. . De rares fidèles entraient sur la pointe des pieds, s’agenouillaient furtivement, récitaient un ave et repartaient. Un jour, quelqu’un arriva. Son pas était léger, comme il se doit dans un lieu de recueillement. Et pourtant, j’entendais un bruit sourd qui semblait m’envelopper, une sorte de piétinement de cheval, de galop atténué. Toutefois, je restais en contemplation ; les vitraux de la nef centrale m’hypnotisaient, des rosaces émanait un reflet incandescent, et je me sentais étourdie par tant de rayonnement, tant de beauté, tant de douceur.

     Puis, j’entendis de façon plus précise le galop d’un cheval. Il venait de loin, il piétinait les marches du perron, il entrait dans l’église, il s’arrêtait derrière moi, juste derrière moi… Et je me retournai. Non, je n’ai pas rêvé, non je n’ai rien inventé, non, ne m’accusez pas de folie : je l’ai vu, lui le Roi de France revenu des Croisades, debout devant un prie-Dieu, lui Louis IX sacré jadis en cette Cathédrale de Reims, je l’ai vu, vous dis-je, dans tout l’étincellement de sa splendeur passée. Il m’a souri, il a enfourché son destrier et faisant demi-tour, il est reparti dans la lumière.

      Son manteau flottait derrière lui, l’orgue s’est arrêtée, la cathédrale soudain a eu très froid et je suis sortie lentement, en vacillant un peu, vers ma vie de tous les jours.

 

LORRAINE

louis

Statue de St Louis

 

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Commentaires
J
Magnifique texte, Louis IX à une place particulière dans mon coeur, bravo.<br /> <br /> Vive Dieu, vive la France, Vive le Roi.<br /> <br /> http://vivejesus.unblog.fr/
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O
La majesté du lieu, la beauté des couleurs offertes par les vitraux et la musique, tout était réuni pour faire vivre le mirage. Après tout, pourquoi ne pas croire qu'il était vraiment là ? Un sourire de roi c'est quelque chose de rare et c'est un bonheur de l'avoir vécu, fut-ce en rêve.<br /> <br /> Je t'embrasse Lorraine et je te remercie de m'avoir emmenée au fil de ton rêve éveillé.
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C
On voyage avec toi sur les ailes du rêve - ou du temps ! Ce texte est si bien construit et ciselé : digne de la cathédrale qui l'a fait surgir.
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M
Moi je te crois Lorraine, cette vision est trop belle pour n'avoir pas existé !<br /> <br /> Je t'embrasse<br /> <br /> Marine
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0
.."Tu ne m'a pas vu ma Damedouce...pourtant comme toi je l'ai admiré...je comprends tu sais ...vous étiez merveilleux tous les deux si beaux !!<br /> <br /> Ah bécasse que je suis, évidemment tu ne pouvais me voir perchée que j'étais au bout de fil que je tissais pour m'approcher de vous...Arachnée***
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