ELOGE DE LA POMME DE TERRE
"Vous parlez d’une consigne ! Elle devait susciter notre émotion, notre intérêt, pour l’épluchage de la pomme de terre ! Et ceci d’après le texte de Frans Bartelt, que voici :
« J’ai toujours aimé éplucher des pommes de terre. C’est mon zen. Il y a un plaisir apaisant dans cet ensemble de gestes utiles qu’on définit trop vite comme une corvée ».
Il fallait continuer sur cette lancée. Eh bien voilà!"
XXX
Il y a une façon de les tenir entre deux doigts pour en mesurer la rondeur, la finesse de peau, le bronzage pour tout dire. Puis, on les soupèse d’une main connaisseuse. Celle-ci est-elle plus dense que celle-là ? A-t-elle le volume et en même temps la douceur qui font son charme ? Peut-on la rouler dans la paume, la serrer à peine, la sentir se ramollir juste ce qu’il faut ? Est-elle lisse, parfaitement, ou parsemée de petites verrue ? Bref, convient-elle à notre désir ?
Comment apprécier tout son charme ? Ni molle, ni ratatinée, nous la voulons néanmoins croquante, se laissant caresser par nos mains habiles , effleurer par nos ongles qui mesurent sa pelure. C'est en effet zen de méditer sur l’usage que nous en ferons. Et très apaisant de l’imaginer en pomme de terre en chemise. En chemise ? Il y a là quelque chose d’intime, de familier même, un côté bon enfant qui séduit pas mal d’entre nous.
Avouons-le : nous aimons éplucher les pommes de terre et personne ne pourra jamais s’y opposer.
LORRAINE
Je demande pardon aux lecteurs; je n'ai jamais aimé éplucher les pommes de terre. Mais une consigne est une consigne...et ne m'en veuillez pas si vous n'éprouvez pas à me lire l'enthousiasme des vrais amateurs de pommes de terre...