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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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7 avril 2013

RITA ET COMPAGNIE...

 

            Le 2 février dernier, sous le titre « Nous qui aimons les chats » j’évoquais ma petite chatte noiraude, Rita. Il vous plaira peut-être de connaître une de ses aventures : la maternité !...

XXX

…       Nous l’avons remarqué assez vite : Rita attendait famille ! Et dès lors, une question se posa, essentielle : « Qu’allait-on faire des jeunes ? ».

             Ce fut vite tranché : nous les donnerons. A qui ? Ca !..

          « Qui veut peut », dit-on. Le laitier, dûment averti, releva sa casquette sur le front, réfléchit un instant et assura : « J’ai peut-être ce qu’il vous faut . Je vous en reparlerai ». J’en touchai un mot à mes amies, mais sans succès. Mon mari rédigea une affichette affriolante pour la devanture du libraire et  entreprit ses collègues mais nul ne sembla se soucier d’adopter  un chaton. Nous avions deux mois pour leur trouver une famille.

        Deux mois pendant lesquels ils grandirent, grossirent, sortirent de leur panier

chatons

la tête la première, rampèrent sur le ventre en catimini, le regard fixe,  la queue frémissante, à l’affût du frérot qui passe par là, fréquentèrent consciencieusement leur litière comme Rita le leur apprit dès leur naissance. Il y en avait partout de ces chatons se roulant en bataille fictive jusque sous nos pieds, suspendus aux brise-vues de la cuisine avec des miaulements de triomphe, accrochés au couvre-lit dans la chambre, escaladant les escaliers, buvant les pattes dans la soucoupe sous l’œil compréhensif de leur mère. Deux mois épuisants mais gais, au cours desquels nous observâmes le dominant et le dominé, le premier toisant l’autre de sa puissance, le second, bonasse, souhaitant simplement la paix.

          Arriva enfin l’âge prévu pour les sevrer et les donner à leur futur maître. Une petite fille et sa maman répondant à l’annonce du libraire vinrent choisir le plus gros ; le laitier emporta le plus doux pour une cliente

chat fleur

âgée à qui il tiendrait compagnie. Mon mari emporta tant bien que mal le troisième pour la femme de ménage du journal où il travailait. Ils partirent ainsi vers leur destin, nous laissant désemparés et un peu tristes. Rita chercha vaguement dans les coins, miaulant plus par perplexité que par chagrin. Elle avait été une bonne mère, mais ils commençaient à la fatiguer et elle les renvoyait quelquefois d’une chiquenaude à leurs jeux d’enfants, pour s’en aller dans le soleil de juin vivre sa vie de rôdeuse indépendante.

         Quand Rita eut sa deuxième portée, nous reprîmes nos investigations. Cette fois, outre deux noirauds tachetés de blanc, elle mit au monde un superbe tigré, le plus matois, le plus agile de

chat roux (stef dit patoc Flickrjpg

tous, usant de la voix et des griffes pour obtenir ce qu’il voulait, exigeant, poussant ses frères, toujours le premier à téter, le premier aussi à escalader les barreaux des chaises et à se retrouver sur la table. Ce petit démon était si attachant que je pensai un moment à le garder. Un menuisier qui disposait d’un grand atelier emmena deux chatons à la fois : « Ils chasseront les souris » dit-il. J’espérais que personne ne réclamerait le troisième, quand un jeune voisin de maman qui allait ouvrir un magasin de tabac se présenta. Nous le connaissions bien, il était doux, aimable et il adopta le tigré de tout son cœur.

         Mon mari fut plutôt satisfait de retrouver la paix chez lui. Et Rita resta comme toujours, accueillante et oublieuse déjà de ses enfants dispersés.

        Quelques mois plus tard, passant devant le magasin de tabac, nous sommes entrés. Sur le comptoir, immobile comme un sphinx debout, un magnifique chat aux yeux verts toisait la clientèle. Il avait perdu son air mutin, conscient de sa beauté de chat de gouttière, il s’était bâti une petite vie entre son maître et la boutique.

        - Comment s’appelle-t-il ?

        - Tigra…Car c’est une fille.

        C’était aussi, à l’époque, une marque de cigarette ! Tigra s’avança délicatement sur le comptoir, posa sa tête sur la joue de son maître et lui donna un coup de sa langue râpeuse en ronronnant d’affection. Les chats des autres ont aussi leur histoire. Ici, manifestement, c’était une histoire d’amour.

LORRAINE

PS - Ce magnifique chat roux n'est pas Tigra, je l'ai emprunté sur Flickr j'étais irrésistiblement séduite par sa beauté. Mais j'ai oublié de mettre les références. J'espère que son maître m'excusera!

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Commentaires
S
Il y a toujours eu des chats chez nous. Mon père les adorait, ma mère moins, on va dire qu'elle les tolérait. Un jour, une de nos trois chattes a eu des petits. Trop, c'en était trop pour ma mère. Il fallait s'en débarrasser, mais mon père n'avait pas le cœur à le faire. J'avais alors treize ou quatorze ans et j'allais leur montrer, moi, que je n'étais pas une "mauviette". <br /> <br /> <br /> <br /> Les cinq chatons n'avaient pas encore les yeux ouverts, je les ai enlevés à leur mère et je les ai ...<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai ensuite fait le fanfaron devant mes frères et sœurs mais, intérieurement, j'en étais malade. Près de cinquante ans après, l'image me hante et me réveille encore la nuit... J'ai toujours en mémoire les miaulements plaintifs de la mère recherchant ses petits... un châtiment que je subis et que j'estime amplement mérité.<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis j'ai récupéré, de mon regretté papa, son amour immodéré des bêtes et des chats en particulier. Peut-être est-ce une façon d'essayer de me racheter de ma faute.
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M
Mon Chouchen vieillit, lui aussi, mais il a toujours bon pied et bon oeil, il a ramené une musaraigne il y a peu...<br /> <br /> Bisous ma douce Lorraine
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M
Ah ces chats ils nous tournent la t^te, et que veux-tu quand on aime on ne compote pas Lorraine !<br /> <br /> Bisous bisous
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I
Quand il le veut, la majesté du chat est sans égale!...<br /> <br /> Merci pour votre passage, b<br /> <br /> <br /> <br /> Lorraine
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B
Très jolie histoire. La photo, je vous comprends, est superbe : quelle majesté !
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