NERFS...
« …Tais-toi donc ! Tu es là qui t’agites, qui causes
Ta chère voix d’oiseau m’irrite et me fait mal.
L’envers de ton satin n’est pas du même rose ?
Que veux-tu ! C’est plus fort que moi : ça m’est égal ! »…
(Paul GERALDY)
Chaque fois que cet extrait de poème me revient à la mémoire, je réprime un sourire: c'est tellement une réaction maculine! Et qui ne la comprendrait! Les femmes (surtout en ce temps-là) s'affligeaient vite pour un détail, une couleur, un soupçon d'égratignure, une bagatelle... Certains hommes (dont mon mari) trouvaient la réponse absolue. Si, rentrant du coiffeur (et convaincue qu'il ne s'en apercevrait même pas), je demandais, un peu angoissée: "Tu ne trouves pas que c'est un peu court?...", il levait calmement les yeux de son travail, me regardait et répondait: "Tu es toujours bien"!... Comment réagir à tant de flegme! Il me coupait mes réactions. J'ai donc cessé de l'importuner avec des questions qui, manifestement, lui semblaient puériles.Pire: un peu sottes.Tout compte fait: était-ce si important, l'"envers de son satin"? Je crois bien qu'il avait raison, Paul Géraldy!
LORRAINE
Tableau de Ferdinant Toussaint, peintre belge né à Bruxelles en 1873 (emprunté à simonnedecyrilleblogspot.be)