L'accent
(Cette semaine-là, la consigne de "Samedidéfi"avait pour thème l'"Accent". J'en ai usé comme j'ai pu...
XXX
Mon ami hollandais est le beau-frère de mon ami flamand . C’est simple. Mais pourtant le premier affirme que beau-frère se dit « zwager » ; le second prétend qu’il s’agit de « schoonbroer » ; moi je ne dis rien, je me contente qu’ils soient mes amis.
Ils acceptent d’ailleurs que je leur parle en français, ce qui est heureux, car je ne
connais pas leur langue, étant uniquement francophone. J’ai bien essayé, mais je n’ai pas l’ »accent ». L’accent guttural pour dire « jongen » (garçon ), me manque, je dis « jonjen » alors qu’il faut prononcer « yonguen » et ainsi de suite. Heureusement, nous sommes amis au-delà des prononciations et eux, ils ont eu le courage d’apprendre le français ! Donc, entre nous, point de chamailleries. On s’accepte tels qu’on est.
Les légers frottements surgissent parfois entre eux. Leur langue, pourtant si proche,
contient des particularités et quand je demande un jus de fruits, Hans m’offre un « vruchtensap » que rectifie aussitôt Guido en me présentant un « fruitsap ». Je bois l’un ou l’autre sans sourciller. Quelquefois, dans le feu de la conversation commencée en français ils continuent dans leur langue. J’en profite pour passer une quiche au micro-ondes, ou plus exactement dans le « magnétron » cher à Hans, ou dans le « microgolfoven » que Guido surveille du coin de l’œil.
Quand nous avons enfin eu un gouvernement, Hans a exprimé sa sympathie en applaudissant à la création de ce « kabinet », qu’aussitôt Guido qualifia de « regering ». Parfois, ils me fatiguent un peu. Puisqu’ils parlent tous les deux le néerlandais, ce devrait aller tout seul, non ? Mais voilà, l’un parle le néerlandais des Pays-Bas l’autre le néerlandais de Belgique. Et chacun avec son accent ! Qui diffère, bien entendu…
Vous avez dit « Tour de Babel » ?...
LORRAINE