LA CHANSON DE VIOLAINE

L’automne a frémi dans le vent du soir

Comme un coup discret frappé à la porte

Je me suis levée pour le recevoir

Il était debout sans la moindre escorte

La lune apparut et me dit bonsoir

L’étang s’endormait. Une feuille morte

Miroita soudain comme un ostensoir

Qu’un rai de lumière éclaire ou résorbe

L’automne est entré. Pour le recevoir

J’avais mes bijoux, j’étais très accorte

Il m’a saluée sans s’apercevoir

Que j’avais vingt ans. Le diable l’emporte !

L’automne est sorti malgré mon espoir

D’être aimée de lui. Et si je supporte

Ses airs de seigneur, ses coups d’encensoir

C’est qu’il m’aime aussi, un peu, mais qu’importe !

Ainsi chaque année il revient me voir

Comme un vieil amant qui me réconforte

Quand il disparaît, happé par le noir

Les frimas d’hiver m’assaillent en cohorte

LORRAINE

(Femme pensive (tableau de A.Stevens)

Comments

[G.Policand]

je découvre et j'apprécie!

vive la poésie. Elle a un relent d'éternité.

[lecouret]

le bel automne avant le grincheux hiver...

vers de toute beauté, chère Lorraine, flamboyant tel les ors de la saison aimée.

[incarnat]

Chère Marielle, il t'aime certainement autant que tu l'aimes. Comme il ne peut pas aimer tout le monde, il choisit! Et tu es l'Elue!



Bisous,

Lorraine

[Marielle]

Merveilleux automne...moi j'aimerais qu'il m'aime autant que je l'aime...et superbe poème chère Lorraine...merci.

Bisous.

Marielle.

[Carole]

Un beau poème du temps qui passe. Mélancolique automne, couvert de bijoux qu'il jette, indifférent, au vent d'hiver...