MUSIQUE VIENS A MOI!
J’éprouve un bonheur sans mélange devant le concert de Nouvel An qui chaque année illumine le matin du 1er janvier à la télévision belge. (La Une). (1)
Je suis portée par la baguette du chef, les violoncelles, les violons, la harpe, la flûte rieuse, le trombone qui, dans leur harmonie, font une inoubliable farandole. La télé n’est jamais aussi puissante qu’en ce premier jour de l’année qui offre à ses fidèles non seulement la musique mais le sourire esquissé du jeune flûtiste, la gravité d’un chef dont les expressions autant que les jeux de manches guident les instrumentistes. Je partage la joie manifeste du tambour qui souligne le rythme, des doigts soudain sautillants d’un violon en gros plan. Tandis que sur l’écran , des escaliers monumentaux gardés par un lion de pierre accompagnent le “Galop Caroline” et que surgit le pont du même nom, à Vienne.
L’air doucement concentré du chef, la note très douce des archets, et soudain leur déploiement me basculent dans une autre époque dont j’entends les galops et imagine les danses. Et soudain s’élève un chant; les musiciens possèdent non seulement l’art de leur instrument mais une voix qu’un geste du chef d’orchestre enfle ou adoucit à l’instar d’une berceuse.
Je le reconnais, mon enthousiasme peut paraître puéril. Mais le souffle des trompettes, le romantisme des violons, l’extase intérieure du jeune flûtiste, les doigts effilés de la harpiste, l’intervention de la cymbale ou du triangle, la nostalgie de la cithare, m’imprègnent de cette musique légère, source d’un bonheur visible pour tous ces hommes et ces quelques femmes qui composent l’orchestre.Et je m’envole, face à cette harmonie que partage un public subjugué, plongé dans l’intense silence de l’écoute...
LORRAINE
(1) Orchestre Philarmonique de Vienne sous la direction de Daniel Barenboim - Au programme, galops, valses, polkas, etc. de la famille Strauss