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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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23 juillet 2014

PETITS METIERS PERDUS

 

         Autrefois, quand je m’aventurais à ouvrir le balcon, toute la ville venait à moi, multicolore et ronronnante. Je connaissais des chiffonniers l’appel dans le matin, la longue voix stridente d’une acheteuse de greniers, et j’entendais rouler sur les pavés la charrette tirée par un gros chien. MulreadyAugustus_Edwin_une_marchande_de_fleurs Chaque mercredi, la flûte discordante d’un chanteur des rues éveillait ma pitié et me crispait les nerfs. Son répertoire ne changeait pas d’une note, fausse  la plupart du temps ; il s’arrêtait aux mêmes portes et souriait aux mêmes visages.

            De temps à autre, des enfants et leur maître s’en allaient à la piscine ; ils passaient sous ma fenêtre et leur murmure envahissant devenait une houle emplissant toute la chambre ; j’aimais leurs voix heureuses et j’écoutais décroître leurs pas. Quand ils repassaient, ils avaient les cheveux mouillés mais n’avaient rien perdu d’un entrain bavard qui réveillait l’aboi des chiens au fond des cours et chassait les chats de la boulangère.

            Il y avait encore le rémouleur et son refrain, la fleuriste qui offrait ses bouquets et le marchand de paniers, et le marinier qui vendait des anguilles. Ils s’en allaient par petits métiers, tous dans ma rue, et la coloraient sans le savoir de ses pittoresques nuances. Si définitivement perdues !

LORRAINE

"La marchande de fleurs"

(Tableau d'Augusre Edwin Mulready)

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Commentaires
C
Le souvenir des vieux métiers fait toujours vibrer quelque chose en nous. J'en ai connu certains et les souvenirs de mes parents et grand-parents ont aussi beaucoup résonné en moi et formé à leur tour des souvenirs.<br /> <br /> La seule chose qui n'a pas changé, c'est le babillage des enfants en rang. Que ce soit à l'école ou au centre de loisir, les enfants en rang sont toujours très bavards. J'ai bien essayé de tendre l'oreille pour entendre de quoi ils pouvaient bien parler mais comme le chant des oiseaux, leurs paroles sont insaisissables !... :-)<br /> <br /> Belle journée à toi Lorraine. Bisous
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Q
Je me souviens encore du rémouleur, et du chiffonnier qui passait dans ma rue...<br /> <br /> C'est vrai qu'ils manquent.<br /> <br /> Merci pour ces souvenirs, Lorraine.<br /> <br /> Bisous et douce journée.
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E
et ceux qui ramassaient les peaux de lapin, tu as connu ça ? les marchands de tapis qu'ils portaient sur l'épaule, les marchands de marrons, et les merveilleux vendeurs sur de petites charrettes à bras de petits bouquets de violette qui sentaient si bon comme de vraies fleurs d'avant.. ah, Lorraine, tu as le talent de faire remonter tous ces souvenirs des temps où on avait le temps de regarder les choses et de connaitre les gens
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M
Ce temps semble d'un grande douceur et pourtant..<br /> <br /> Moi aussi j'ai connu les rémouleurs, vendeurs d'articles en rotin et chiffonniers que nous appelions marchands de cliquottes. Maman leur revendait au poids des déchets de tissu de toutes sortes.<br /> <br /> Tu as vraiment l'art de faire revivre tes souvenirs et c'est bon comme une dragée.
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B
Que de nostalgie dans ce joli texte !
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