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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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16 septembre 2014

IL N'EN A PARLE PERSONNE...

(Le thème de la consigne permettait toutes les orientations. Voici la mienne)       

 

 XXX

 

         Il n’en a parlé à personne, il est seulement retourné dans le jardin d’été, là où elle a disparu peu à peu, comme un dessin qu’on efface. 

         Il n’est pas fou, il le sait. Certains l’ont cru, déjà ses parents se regardaient avec inquiétude quand il parlait tout seul. D’accord, il ne disait pas les paroles des autres enfants, il ne demandait pas « Tu joues avec moi ? » , il ne clamait pas :  « Je suis Zorro » ». Non, il semblait faire un retour un peu halluciné dans le bon vieux monde, il continuait simplement son histoire intérieure et répondait avec douceur :

         « Sa main est fine et tient ma main. Elle a une robe d’argent. Maman, pourquoi tu ne lui parles pas ? »

         On l’ a mené chez le docteur. On l’a fait marcher, lever les bras en l’air, se tenir sur un pied ; il a pris des fortifiants, des vitamines, beaucoup de lait. II a été à l’école, puis dans une autre, puis dans une troisième, puis rien. Il est resté à la maison, il a suivi une thérapie, le psy était sympa, il écoutait ses histoires. Il lui a même suggéré de les écrire. Et il l’a fait. Jusqu’au jour où elle est venue familièrement s’asseoir dans le fauteuil, près de lui. Elle a murmuré : « C’est notre histoire, c’est bien, écris encore ».

         Il n’en a parlé à personne.  Mais il a écrit, beaucoup; beaucoup de feuillets sont remplis de son écriture. Il se relit, il est content. Elle aussi. L’autre jour, ils sont allés ensemble dans le jardin, derrière la cabane, sur le banc de bois. Elle l’a pris dans ses bras, elle a posé ses lèvres sur les siennes, il voyait l’ombre de leur couple sur le mur, elle a chuchoté : « Je pars, ne pleure pas » et elle a disparu peu à peu comme un dessin qu’on efface.

         Il n’en a parlé à personne. Mais maintenant, il va la rejoindre…

 

LORRAINE

Seule___F

Tableau de F.J. Stevens

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Commentaires
C
Peut-être qu'il y a toujours un fantôme pour tenir la main de ceux qui n'ont pas la force d'aller seuls dans ce monde.
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C
Comme c'est émouvant et attendrissant, Chère Lorraine. Une complicité et un amour que la maladie et la mort séparent... Mais c'est pour mieux se retrouver ensuite.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ces mots sur l'amour, la vie et le retour à une "communion" dans l'au-delà.<br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> <br /> Cathy.
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M
Mauvais lien, excuses moi<br /> <br /> <br /> <br /> http://marinezou.blogspot.fr/
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M
Il est des êtres qui voient autre chose que ce que l'on voit habituellement, ils ont trouvé une âme soeur, ils en ont eu besoin, laissons les dans leur silence , dans leur espace de bonheur pourquoi forcer ce que l'on ne parviendra pas à obtenir ?<br /> <br /> <br /> <br /> La peinture est délicieuse Lorraine<br /> <br /> Gros bisous et merci pour ce texte si plein de sensibilité
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K
Je découvre ce peintre ... et j'aime<br /> <br /> Tu as beaucoup de talent pour poser les mots<br /> <br /> Bonne fin de journée Lorraine
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