LE CHENE
(Pour Jamadrou)
Le chêne, ce seigneur qui dans le soir chantonne
Magnifique et joyeux comme un jour de printemps
Ajoute chaque nuit et quel que soit le temps
Un peu d’or et de pourpre à son habit d’automne
Qu’il soit seul et superbe au creux de la clairière
Ou dense en la forêt où rêve le flâneur
Ses grands bras étendus balancent leur fraîcheur
Et l’été on entend comme un bruit de volière
Il a connu les nids, les chants et les complaintes
D’oiseaux venus d’ailleurs ou voisins de toujours
Il les a abrités en la saison d’amour
De son feuillage dru et d’amitié non feinte
Il semble de son front heurter le ciel sauvage
Et tient tête aux assauts hallucinés du vent
Grandiose, têtu et fort comme un géant
Le chêne courroucé ose affronter l’orage
Puis il affrontera l’automne de septembre
Le chêne en son manteau de velours vermillon
Couronné d’ambre et d’or, paré de séduction
Dansera son rondeau jusqu’au mois de décembre
LORRAINE