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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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20 janvier 2015

COUP DE FROID

 

"A l'Atelier d'Ecriture, nous avions choisi au hasard une feuille de couleur ;  la mienne était orange et portait le titre "Coup de froid". Le travail consistait à raconter une courte histoire en utilisant le sens du titre et la couleur du papier.  Voici ce que cela a donné"

XXX

 

Charles_Cuzin_il_neige

Tableau Charles Cuzin

 

La mode était à l’orange. Les foulards,  les bérets,  les jupes,  les châles alors très en vogue, affichaient leur gaîté un peu agressive.  Elle s’acheta un pull chaussette,  son col roulé protégeait du froid .  La saison était glaciale.  Les parkas se vendaient en masse,  des gris,  des verts,  des orange.  Elle hésita longtemps.  Un parka orange ?  Après tout,  pourquoi pas ?  Quand elle entra ce jour-là dans le bureau surchauffé,  Christophe leva la tête.

- Impossible de te rater !  Même dans la nuit noire,  je te reconnaîtrais.

Elle sourit sans répondre.  Christophe d’habitude n’était guère loquace.  A midi,  elle toussa.  Un rhume ?  Bien possible.  A 4 H. elle pâlit.  La tête lui tournait.  La précoce nuit d’hiver dessinait des flocons de givre sur le carreau.

- Je prendrais bien un thé,  dit-elle au garçon de course.  Pierrot,  tu veux bien aller m’en chercher.

Ils avaient un accord avec « La Mort Subite »voisin de la salle de rédaction et Pierrot descendit les trois étages.  Le thé la revigora un peu.  Mais en se levant, elle eut un bref vertige et se rassit.

- J’ai sans doute attrapé un coup de froid,  murmura-t-elle.  Je vais partir plus tôt.  Cela ira mieux demain.

Christophe leva la tête,  inquiet.

- Tu es en voiture ?

- Non,  je prends le métro.

- Couvre-toi bien.

- J’ai ma parka.

Elle partit boutonnée jusqu’au cou.  Les ruelles commençaient à glisser.  Elle se rattrapa au mur.  Son front brûlait.  « Comment vais-je arriver au métro ? »,  soupira-t-elle.  Exténuée,  elle fit encore quelques pas.  Puis,  n’en pouvant plus, prête à s’évanouir,  resta blottie dans une encoignure de porte.

- Qu'est-ce qui m'arrive?  songea-t-elle.

Puis elle ne pensa plus à rien.  Elle se sentit portée, installée, recouverte d' un plaid et comprit que la voiture de Christophe  l'emmènait chez le docteur.

"J'étais follement inquiet, je suis arrivée à temps pour te voir tituber...Comme tu m'as fait peur, chérie...".

Elle eut un pâle sourire et comprit sans devoir beaucoup réfléchir, que ce coup de froid venait de déterminer sa vie.

 

LORRAINE

 

 

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Commentaires
L
Quelquefois, j'écris aussi des nouvelles réalistes. Je m'étonne moi-même, Tellement c'est loin de moi.Ne cherchons pas à percer nos propres mystères!<...<br /> <br /> Belle semaine à toi, chère Marie,<br /> <br /> Lorraine
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M
Conteuse poétique et romantique!<br /> <br /> un régal de te lire
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C
Ma foi, pour un coup de froid, cela promet d'être chaud ! (sourire).<br /> <br /> Très originale et rondement menée, une fois encore, cette histoire. <br /> <br /> Bravo, Chère Lorraine.<br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> <br /> Cathy.
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N
Comme quoi, les bonheurs de la vie ne tiennent parfois qu'à peu de chose ou commencent avec un désagrément... <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée, chère Lorraine, bises.
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Q
Que c'est joli !<br /> <br /> J'aime tant quand tout est possible... Merci, Lorraine, pour ce beau récit.<br /> <br /> Passe une douce journée. Je t'embrasse fort.
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