PETER PAN
Depuis combien de lustres souffles-tu dans ta flûte en roseau, joli Peter Pan du parc ? Je t’ai rencontré au détour de l’allée, si blond, si bouclé que mon regard séduit s’attarde à quémander ton sourire plein de mystère.
Que sais-tu de la nuit, petit ami des fées, toi qui connais tous les frissons de l’herbe où trottent les musaraignes, le jeu de l’écureuil et la promenade étirée du lézard aux heures de soleil ? Tu règnes sur la pelouse qu’argente le clair de lune ; les amoureux ont vu ta silhouette se dresser vers le ciel et plus d’un poète jurerait que, certains soirs, on surprendrait l’essor de ton corps souple vers ces nuages bleus où tu danses avec les elfes.
Je ne veux pas savoir si les poètes mentent. Mais s’il est vrai que ta puissance est grande, petit garçon de pierre qui souris aux saisons, arrête un instant ton regard sur ceux qui déambulent autour de ton socle et donne-leur, pour toute la vie, ce bonheur si précieux : le souvenir des heures folles où ils croyaient à Peter Pan.
"PETER PAN" - Statue Parc du Palais d'Egmont
(Bruxelles)
LORRAINE