LE REVE DU SAULE

 

Le saule aux longs cheveux tout près de l’eau balance

Sa nostalgique envie d’emporter au lointain

Les saisons disparues et la désespérance

D’être seul à jamais quand revient le matin

 
Il a vu les étés s’enflammer dès l’aurore

S’étirer les hivers gelés sur le cours d’eau

Il a vu les printemps et les revoit encore

Sans jamais s’égayer au chant de l’étourneau

 
Enraciné au bord de la douce rivière

Qui poursuit son chemin au rythme des chalands

Il ressent la lourdeur de sa vie prisonnière

A tout jamais ancrée près du troupeau bêlant

Le saule aux longs cheveux assoiffé d’aventure

Eblouit le passant que charme sa splendeur

Tandis que peu à peu sa discrète blessure

Courbe de plus en plus le vieux saule pleureur

LORRAINE

Comments

[Lorraine]

Oui, les elfes aiment les arbres. je vais leur rendre visite dans votre blog puisque vous avez eu la chance de les photographier. Ils ne se montrent pas à tout le monde, je le sais. Vous êtes un privilégié, c'est une chance rare. Mais vous la méritez certainement, puisque vous sentez le lien troublant et évident (pour vous et moi, en tous cas) qui relie le saule pleureur au baobab.Merci pour votre visite.

[Lorraine]

Je crois que j'ai aimé le saule avant de le connaître, quand adolescente, je lisais Musset: "Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière"...Citadine, sans jardin, j'aimais les arbres mais j'ignorais leurs espèces. Depuis, le saule m'est apparu et j'ai aimé en lui cette chevelure éplorée, ce souffle, ces oiseaux, ces rêves...
Bien sûr que cela ne m'ennuie pas, chère Quichottine, je me sens un peu confuse mais surtout très contente que tu aies aimé le poème. Merci de tout coeur!

[Glorfindel]

Peut-être savez-vous combien les Elfes aiment les arbres ... Aussi, y en a-t'il beaucoup dans mon blog, que j'ai moi-même photographiés, le plus souvent en Afrique.
Il n'y a pas plus éloigné que le Saule pleureur et le Baobab; pourtant, d'une certaine manière, c'est la même chose ....

[Quichottine]

J'espère que cela ne t'ennuiera pas, mais j'ai "cité" quatre vers de ton poème sur mon billet de demain.

http://quichottine.over-blog.com/article-le-quichottinier-de-joelle-44025936.html

Si cela t'ennuie, j'ôterai la citation... Mais c'était trop beau !

Je t'embrasse fort, Lorraine. Merci pour ta présence.

[Quichottine]

Ainsi donc, ce serait ton "quichottinier", ce saule magnifique qu'une blessure entraîne un peu plus chaque jour vers le courant...

Sourire...

Le saule est un arbre merveilleux, je l'aime un peu rêveur, quand il laisse tomber sa merveilleuse chevelure et que le vent y joue tendrement.

Que nous conterait-il s'il pouvait voyager, et revenir ?

Nous parlerait-il des serments échangés à son couvert ? Ou, au contraire, les tairait-il pour préserver les amoureux des cancans ?

Je penche pour la seconde solution.

Le saule est majestueux mais tendre, il ne pourrait pas les trahir.

Merci pour ce très beau poème, Lorraine.