Un petit signe de l'au-delà
Vous comprendrez, bien sûr, que je ne puis répondre en particulier à chacun de ceux qui ont déposé ici des messages empreints d'une émotion que je sais sincère, d'une admiration amplement méritée et d'une gentillesse qui m'est allée droit au coeur. Vous êtes si nombreux ! Soyez-en remerciés.
Alors, parce qu'il serait dommage de clore ce blog sur une note aussi triste, je me suis dit que vous seriez heureux de retrouver ce poème que Lorraine avait écrit pour mon père, il y a bien longtemps déjà, et que ma fille a lu lors de ses funérailles en hommage à leur amour. J'espère que vous le prendrez comme un petit signe adressé depuis l'au-delà à ses fidèles lecteurs.
Mamilouve
L'AMOUR
Si je ne t'avais pas rencontré en chemin,
Si nous étions passés sans nous voir l'un et l'autre
Aurais-je pu aimer ? Aurais-tu pris la main
D'une femme inconnue ? Cet amour qui est nôtre
Qui donc l'aurait vécu ?
Si nous n'avions pas eu tous les deux la surprise
De tes yeux qui croisaient mon regard interdit
Si nous n'avions compris sans la moindre méprise
Que l'amour irradie et vient comme un bandit
Qu'aurions-nous donc vécu ?
Si nous n'avions pas su aux heures difficiles
Nous méfier des mots durs comme autant de couteaux
Si nous n'avions pu chasser l'humeur hostile
Et les reproches vains, maladroits et brutaux
Dis-moi, l'amour
L'aurions-nous donc vécu ?