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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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23 juin 2011

LE TEMPS DE L'IMMOBILITE

 

            Les longues promenades autour du lac, quand donc y ai-je tout à fait renoncé ?  Autrefois, j’entreprenais les trois kilomètres d’un bon pied de marcheuse et je crois bien que j’essayais de battre mon record.  Adolescente, j’y venais chaque jour au moment des examens et j’affirmais bien haut que marcher me mettait les idées en place. J’emportais même mon carnet de cours mais très vite, animée par l’ombre chaude des marronniers, je me récitais Lamartine ou Musset qui faisaient chavirer mes bonnes résolutions d’étudiante.

             Comme il est loin, le temps de l’insouciance ! Je vis aujourd’hui le temps de l’immobilité. Ce temps dont Colette, dont je suis une lectrice passionnée, écrivait :

                        « Je me persuade qu’il faudra, quelque jour, puiser autant de joies au bord d’un balcon qu’au cœur d’une forêt ou que dans le pli d’un mer tiède »…

              Et elle ajoutait : « Le monde fourmille d’infinis très petits et qui suffisent »…

             Qui suffisent à entretenir l’observation, l’attention, le rêve, le souvenir. Plus de récréation pédestre, ou très peu. Alors, quand il m’arrive de sortir, je me remplis les yeux de ces fleurs qui chien fleursscintillent dans leur parterre sous une goutte de pluie attardée ; de ce chiot frénétique au bout de sa laisse et qui s’exerce à aboyer comme on dit « Je suis là, regardez, je dis bonjour, j’aime tout le monde » et j’écoute les pépiements d’oiseaux comme si c’était la dernière fois, comme si je ne devais plus les entendre, jamais.

             Un orage vient de passer par-dessus la maison. Un superbe arc-en-ciel dessine ses lumineuses couleurs qui enjambent l’horizon. Il fait clair à nouveau. A quinze ans, je sortais pour respirer l’odeur de la terre humide. Aujourd’hui, assise sur mon divan, je me contente de regarder au loin la frange des arbres que le vent balance avec douceur. Et c’est bien aussi.

 

LORRAINE

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Commentaires
L
Oui, quitter la maison où l'on a vécu est souvent un grand déchirement. J'ai la chance d'être en bonne santé, même si je me fatigue beaucoup plus vite; donc j'essaie de ne pas dépasser ma limite journalière! Et c'est vrai que mon naturel me porte à voir les petits cadeaux de la vie et à les apprécier. Je ne suis pas souvent de mauvaise humeur. Cela aide à vivre!<br /> Bonne soirée, Latil (ici il fait très chaud)
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L
Lorsque nous avons suivis le cours de peinture, il y avait des Dames agées, j ai assuré le transport de leurs baggages, alos qu elle venaient en train jusqu en Toscane.Leur force a été mise a rude épreuve, je ne pense pas qu elles reviendront l an prochain.Tant que tu peux rester dans ton appartement, c est le bonheur, j ai vu ma Mére pleurer quand elle a vendu sa maison, elle n a pas survécu longtemps à cette épreuve.Toi, tu sais aprécier les moments présent , petis cadeaux de la vie quotidienne.<br /> Bonne soirée Lorraine<br /> Latil
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L
On y vient doucement, sans même y prendre garde! Le ralentissement se fait peu à peu; je marche encore dans mon quartier, calmement, quand le temps s'y prête. Je marche un peu quand on m'accompagne à l'extérieur, dans le bois, ou à la campagne. Et j'organise ma vie selon les possibilités du moment! On apprend à accepter le temps comme il vient...
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F
J'ai besoin de mes petites marches quotidiennes,même si elles se résument parfois au tour du quartier en 10 minutes!<br /> J'espère que je saurai être aussi sage que toi et trouver mon bonheur dans ces "infinis très petits et qui suffisent"…
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L
Quand je traduis l'instant qui passe, j'ai un bonheur tout particulier: au bout de ma plume viennent en se pressant des images, des sons, des personnages enfermés, semble-t-il, dans un monde à part et qui exultent d'être soudain libérés. C'est peut-être cela mon monde intérieur? <br /> Je ne sais pas s'il y a des marathons d'écriture; il me semble avoir vu cela quelque part, mais comme j'ai horreur de la foule, je n'ai pas approfondi! <br /> Que ton dimanche soit ensoleillé comme seul peut l'être le pays provençal, cher Lecouret.
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