AU FIL DE LA MEUSE
Je me demande ce que les bernaches du Canada viennent faire en bord de Meuse. Voulaient-elles voir la Belgique ? Ont-elles entrepris le voyage pour un autre cap et se sont-elles trompées de route ? Sont-elles en train de s’orienter en bordure de Tailfer, humant la temps gris, se posant des questions ? Qui nous le dira ? Pas elles. Ni moi qui ne connaît rien en oiseaux migrateurs et à qui elles ne se confieront certainement pas.
Elles contemplent l’eau. Moi je les contemple. Attendent-elles quelqu’un ? On-elles fixé rendez-vous en ce point exact à d’autres bernaches retardées par un vent contraire, un orage, un cyclone ?
Nous n’en saurons rien. Une vie de bernache se passe-t-elle en interminables parcours ou prennent-elles simplement des vacances un peu prématurées. J‘ai ouï dire qu’elles peuvent voler mille kilomètres en un jour. Mais pourquoi quitter les lieux humides du Canada pour les lieux humides du Namurois belge ? Respectons leur mystère. Et leur silence sur la rive où, tout simplement, elles vont en se dandinant comme toute belle oie qui se respecte.
PASSANTE
Photo MVH