MOI, JE CONTOURNE...
Je ne sais si vous l’avez remarqué, mais nous sommes assaillis d’événements « incontournables » qui se suivent de week-end en week-end, si ce n’est de jour en jour. Pour peu que vous soyez « branchés », vous ne savez plus où donner de la tête !
Qui dit « incontournable » signifie «à ne rater sous aucun prétexte si on veut être à la page, dans le vent, à la pointe de l’actualité ». D’ailleurs, il y a certainement un mot « incontournable » que j’ignore pour définir cette obsession de ne rien rater... Vous irez donc de la «Passion campagnarde » où vous visiterez des potagers et caresserez des ânes, au «Festival» en décors recyclés consacré aux groupes de musique, sans oublier ailleurs la soirée au rythme blues à la soul et au funk. Il est tout aussi incontournable d’aller voir les chevriers, les fauconniers, les archers, j’en passe et non des moindres, qui se produisent dans leur province devenue médiévale pour un week-end ; et d’assister, bien entendu, à la course des garçons de café (parmi mille autre distractions) sur la Grand’Place à l’occasion de la Fête de l’Ilot Sacré et de la Fête du Folklore. Notez bien tout : la Foire aux Potirons vous attend, elle aussi, plus de cent cinquante espèces tenteront de vous tenter...
A Waterloo, veaux, vaches, cochons, couvées montreront l’agriculture moderne et s’il vous reste encore un peu de courage, vous ne raterez pour rien au monde le Festival pour la Tolérance (ceci pour affirmer bien haut que vous l’êtes, tolérant).
Moi, je suis épuisée de contourner tout ce qu’on me propose, me limitant à ce qui m’attire vraiment. Ceux pour qui le mot « incontournable » est une injonction magique sont épuisés d’assister, voir, entendre, goûter, applaudir, « être là ».
Car, finalement, c’est le but ultime : pouvoir dire « J’y étais »...Un snobisme comme un autre, dans une société où tout est basé sur le « paraître » et non plus sur l’ »être ».
PASSANTE
Photo:www.casafree.com