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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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22 octobre 2009

LA FAMILLE QUIQUENGROGNE


 La porte de rue claque, des pas vifs grimpent les escaliers, une jeune fille entre vivement dans le salon où sa petite soeur assise dans un fauteuil ne fait rien. Elle rêve.

 La jeune fille est belle, droite sur ses talons pointus, elle ressemble à une russe avec sa tunique de soie brodée, négligemment nouée d’un cordon tressé.


“ Tiens, dit-elle, ouvre donc ce paquet”. Un sourire, une question: “C’est pour moi? C'est un livre?”

“Mais oui, sotte! Regarde les images; après goûter, je te lirai l’histoire”…

 C‘est ainsi que Lorraine fit connaissance avec la “Famille Quiquengrogne”, des petits cochons qui habitaient une maison entourée de fleurs; là des aubépines, un bouquet de roses, un mur où grimpait la glycine, un jardin comme Lorraine n’en avait jamais vu, car elle habitait la ville. Elle fraya avec la Famille Quiquengrogne, si souriante, habillée de frais, le tablier brodé aux petits points et le chapeau de fête si somptueux sur l’imposante Madame Quiquengrogne!

          Elle avait quel âge, Lorraine? Elle ne sait plus, cinq ou six ans, peut-être. Elle parla beaucoup avec la Famille Quiquengrogne, ils se confièrent des secrets, et elle garda pour eux une affection mêlée de reconnaissance: ils furent les premiers à lui montrer une autre vie, une campagne, des fleurs à planter, à cueillir, pour garnir les tables, les cols des blouses, la ceinture d’un jupon.

Ah! Les Quiquengrogne! Ils ont semé en Lorraine une bouffée de gaîté, de beauté, même s’ils étaient seulement des porcelets dessinés par une illustratrice qui, elle aussi, sûrement, les aimait!


Ils furent des amis. Lorraine s’en souvient encore…

PASSANTE       pers86


 

 

 

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Commentaires
L
Ce devait être bien triste pour toi de voir tes livres déchirés par la "petite". J'ai aussi été la "petite" dans ma famille, mais ma soeur aînée (16 ans de plus que moi), enfermait ses livres et jurnaux dans son armoire et je ne pouvais pas y toucher. J'en avais des regrets, mais plus tard, quand elle s'est mariée, j'ai hérité de tous ses <br /> "Fillette", journal illustré pour les petites filles des années 20, dont je me suis délectée tout en les respectant: on me l'avait appris!
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L
Au moment où "Martine" apparut, j'étais déjà une jeune femme...Quiquengrogne date d'avant-guerre, une époque où on habillait volontiers les chats, les chiens, les divers animaux pour en faire des personnages. Et les cartes postales qu'on s'envoyait à l'occasion des fêtes étaient, elles aussi, illustrées de chats malins, rêveurs, cocasses, qui nous permettaient d'inventer leur histoire si on voulait bien s'y attarder!...
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L
Ces cochonnets avaient le sourire et des mimiques presque humaines. Et tu as raison, Lecouret, tout ce que tu énumères aide le tendre petit enfant à connaître le monde et à se forger une sensibilité pour toujours!
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L
Les vieux livres d'enfants ont un indélébile pouvoir de souvenir. Peut-être parce qu'on s'y plonge pour la première fois?
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C
Moi aussi je me rappelle des Martines, que ma petite soeur a pris un malin plaisir à déchirer, et Maman ne disait rien car c'était la petite......
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