PORNOGRAPHIE
Le mot heurte comme un coup de boutoir. Il a fait l’objet cette semaine d’un reportage dans « Télémoustique » ; j’espère que les lecteurs le recevront comme un coup de poing dans l’estomac, car il dit ce qu’il faut en dire, et surtout il s’intitule : « Le porno s’invite chez les enfants ». Il est plus que temps que les adultes en prennent conscience.
Car vous ne soupçonnez pas, le plus souvent, que « les héros des enfants sont détournés sur le Net », explique le rédacteur. « Or, dès 12 ans, les ados belges passent en moyenne deux à trois heures par jour sur Internet (…) Quand on effectue une recherche pour télécharger Harry Potter ou le dernier album de Mika, la pornographie est, presque toujours, au rendez-vous. Violente, explicite dès la page d’accueil ». L’enquête de Télémoustique est claire : « 58% des garçons et 45% des filles ont vu leur première image X entre 8 et 13 ans ». Pire : sur les jeux gratuits Barbie une fillette de 7 ans est tombée sur une image porno et la maman effondrée écrit : « Je ne sais toujours pas quoi lui dire et comment lui expliquer. Aidez-moi ! ».
Je ne peux m’empêcher de recommander la lecture de la revue aux parents inquiets, avec raison, de l’équilibre psychique de leur enfant. Je donne les coordonnées en bas de page.
Porno et violence : même origine
J’ajouterai mon propre commentaire. Pour moi, la violence et la porno sont étroitement liés. Je me souviens des premiers films à Bruxelles où, sous couvert de dévoiler les pratiques de la sorcellerie, les spectateurs assistaient à des tortures si épouvantables qu’ils en sortaient blêmes ou malades. Un cinéma avait même prévu des lieux de secours en dehors de la salle pour ranimer les évanouis ! J’étais horrifiée en passant devant les énormes affiches sanglantes. Une révolte montait en moi, impuissante, hélas ! Un de nos amis, plus jeune, s’était laissé tenter. Il me confia : « Quand tu vois ces flots de sang, ces langues arrachées, que tu entends ces hurlements, tu deviens un animal. Tu n’as plus qu’un besoin : te jeter sur la première fille qui passe pour calmer ton horreur ! »… Une horreur qui en entraine une autre...
Ce garçon normal, habituellement paisible, confirmait par cette phrase ce que j’ai toujours pensé, ce dont je suis absolument convaincue : la violence déchaine une sexualité débridée, sorte d’exutoire auquel certains résistent mais qui influence, sans aucun doute, les plus faibles. Nous sommes dans une civilisation où tout est permis. « Il est interdit d’interdire ! », donc autorisons. Autorisons les images, les photos, les films, les propos, les partouses, l’échangisme, les sites porno, Internet gavé de fesses et de seins, de fellations et j’en passe, bref, soyons cool puisqu’on est entre adultes ! Entre adultes ?
Et si on était devenus des bêtes ?...
PASSANTE
"Télémoustique" du 21 au 27 novembre – www.telemoustique.be