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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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28 octobre 2011

PLEIN SILENCE

      Je crois qu’on écrit différemment une consigne selon qu’elle émane de tel ou tel Atelier d’Ecriture.  En effet, l’essence même des sujets diffère; certains responsables sont plus fantaisistes , et nécessairement entraînent le participant à la fantaisie. D’autre privilégient la difficulté et vous somment d’interpréter une image en cent lignes, fouettant ainsi votre imagination. D‘autres encore  vous proposent  sadiquement l’écriture d’un texte d’après un thème imposé mais en évitant obligatoirement certaines lettres. C’est ce qu’on appelle un lipogramme. A vous de résoudre ou non ce casse-tête.

     Ajoutons que si la personnalité du responsable varie, chacun s’arrange aussi pour vous surprendre de façon inopinée: le fantaisiste devient soudain sérieux et vous propose comme sujet “une cathédrale”, dont vous ferez ce que bon vous semble.  Quant au responsable “sérieux” qui vous a habitué à des thèmes hérissés d’épines, il vous offre soudain un dessin d’enfant représentant Blanche-Neige qui vous ramène vers vos souvenirs. Bref, les Ateliers d’Ecriture sont une excellente façon de se dérouiller les méninges...si on est en forme. Sinon, mieux vaut attendre la semaine suivante et écrire si je sujet vous convient.

     Je vous propose la lecture d’un texte en trois strophes de six vers chacune. Voici les trois contraintes: il fallait éviter les “o” à la première strophe, les “t” à la seconde, les “i” à la troisième!...Ce fut un travail difficile. J’ai tenté d’être cohérente, mais il était malaisé de s’envoler vers un lyrisme de bon aloi!  Voici donc:

PLEIN SILENCE

 

Un beau et plein silence embaume le matin

Quand le ciel apparaît dans sa nudité grise

Un silence zébré par le léger dessin

D’un merle qui s’élance et s’ébat dans la brise

Un silence perçu avec les yeux de l’âme

Un silence d’argent auprès de l’étang pur

Tandis que dans l’air dru un sifflement émane

Le sifflement hardi d’un élan dans l’azur

 

Le silence endormi sur la prairie voisine

S’éveille sans savoir si le jour sera doux

Il soupire et déjà le soleil d’or l’anime

De son rayon vainqueur, haï du loup-garou.

Le plein silence aussi règne dans la maison

Où sommeille l’enfant couché dans son berceau

Une cloche enrhumée scande vers l’horizon

Les six coups du clocher sans le moindre sursaut

 

Dans la ferme le coq entame sa journée

Debout sur le purot où sa chanson résonne

Attestant haut haut et fort que l’heure est avancée

Et attend le labeur des bêtes et des hommes

Le monde alerté sort de sa somnolence

Cependant que bourdonne le décevant repos

La clameur éperdue se propage et danse

Plongeant pour tout un jour l’être dans le chaos.

 

LORRAINE

 

Au bois de Lauzelles

Photo MVH

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Commentaires
L
Oui, il y a parfois des pirouettes qui nous mènent à d'heureux chocs de mots. L'obligation de "trouver" à tout prix nous conduit (fièvreusement!) vers des associations qu'on n'aurait pas imaginées et qui se révèlent séduisantes! Comme quoi le travail d'écriture quelle que soit sa forme, est toujours un pas vers plus de clarté, plus de précision, plus de créativité, plus de...J'arrête?...
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F
Lorraine, je te félicite aussi car voilà une contrainte bien contraignante!<br /> Ce que je trouve intéressant dans ce type de consignes "bridantes" c'est qu'elle nous oblige à plus de recherche dans les mots au-delà de l'idée et de nous-mêmes. En résultent parfois des associations de mots surprenantes et belles que nous n'aurions pas trouvées par la voie normale!
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L
Merci à toi aussi, Adrienne. Mais ce que je réponds à Walrus est vrai: j'ai voulu faire l'exercice, un peu pour mesurer sa difficulté, beaucoup pour me tester moi-même! Je suis arrivée au bout, mais je ressens à la lecture certaines façons de dire qui me plaisent à demi...Mais quand il faut respecter la consigne, c'est parfois très difficile de trouver le mot qui rime et de garder le sens à l'ensemble du poème! Néanmoins, comme Edith Piaf, "je ne regrette rien"...
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L
Merci, Walrus, mais je me suis quand même sentie bridée aux entournures! Le souhait de s'élancer et la contrainte qui retient, c'est un peu gênant. Mais je reconnais que c'est un fameux exercice!
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A
bravo Lorraine!
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