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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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4 février 2009

L'AVANCEE EN AGE

    Je retrouve ce cahier écrit peu de temps après avoir pris ma retraite. Et si je me décide à en publier quelques extraits, c’est qu’ils sont avant tout une réflexion sur l’avancée en âge. Cette avancée à laquelle chacun de nous, inexorablement, est confronté jour après jour. Je souhaite que ce  « Journal » aide ceux qui ressentent le vieillissement comme un malaise et qu’il  y puisent  un certain réconfort.   


Prologue

 

   

   On n’entre pas  en vieillesse comme on entre en religion. Cela se fait sans y penser, insidieusement, au goutte à goutte. Le cheminement prend-il des mois ou des années ? C’est une question d’âme et même temps que de corps. Entre « un certain âge » et un « âge certain » que de nuances ! Que de temps quelquefois. Mais que d’émotions encore, de joies, de prises de conscience, de peines aussi qui finalement tissent la vie et nous mènent à la dernière étape, l’imprévisible mort.

 

    Qu’est-ce qui nous différencie, passé l’âge mûr, de la femme, de l’homme que nous étions ? D’abord, des détails isolés ; puis des lassitude, une façon d’être qui évolue, des soucis que l’on s’évite, des ménagements que l‘on s’accorde. Et aussi, des souvenirs surgis on ne sait d’où qui rafraîchissent le cœur, rappellent des tendresses, colorent des moments de silence ou de solitude.

 

    lys_rosesCe nouvel âge s’installe sans tambour ni trompette. Ou alors, il faut être à l’affût. C’est un jeu auquel je me suis laissée prendre, sans deviner jusqu’où il pouvait, redoutablement, me mener. Mais il m’a paru parfois émouvant, parfois amusant, de noter au caprice de la plume des sentiments nouveaux ou des faiblesses inattendues, des faits qui semblent sans importance et cependant dénotent l’évolution d’une personnalité, tout ce qui, d’une femme presque encore jeune fait une femme sur le déclin.

 

    Les seniors sont à la mode. On nous  parle de leur nombre, on suppute combien ils seront en 2010, on commente leur santé, leurs activités de plus en plus multiples, on calcule leur pouvoir d’achat, leurs voix politiques.  Mais qui s’est penché sur le cœur de ces gens pour qui la vie n’est plus qu’une courte espérance, la fatigue une réalité que les plus orgueilleux tenteront de nier, la solitude une résignation dont le commun des mortels ignore le poids, l’âpreté, la tristesse latente ?

 

    Sans doute ne vieillissons-nous pas tous de la même façon. Un certain courage, une forme d’humour, un peu de sagesse et beaucoup d’indulgence soutiennent dans les moments de nostalgie ou de morosité. On vient à bout de ses chimères ou de ses regrets si l’on veut bien ne pas s’y attarder. Il n’empêche : nous savons qu’un jour après l’autre nous rapproche du dernier. Ce n’est pas une raison pour nier la douceur d’un jour de soleil ou la tendresse d’une main amie.

 

    Je témoigne du vieillissement.  Nombreux sont ceux qui vivent, à quelques nuances près, les mêmes étonnements, les mêmes précautions, des renoncements similaires, des heures d‘énergie, des minutes de découragement et quelquefois, d’infinis moments de désespoir. Ce sont choses dont on ne parle pas, ou que l’on dit peu. La pudeur nous retient. Se découvrir en fraternité d’âge et de sentiments peut aider à vivre.

 

    Je le souhaite de tout mon cœur, puisque je vous le livre.fleurs_violettes

 

PASSANTE

(A suivre)

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Commentaires
P
Catherine, peu à peu, pas à pas, sans vraiment s'en rendre compte. C'est pour cela que j'ai noté des choses, à mesure que je les vivais, pour m'en souvenir. Et que j'en retranscris certaines pour les lecteurs(trices) qui s'y intéressent...ou s'informent!
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C
C'est très juste, très vrai et très émouvant ce texte-là..<br /> la vieillesse me fait un peu peur quelquefois !
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P
non, Lecouret, pour ma part je ne connais pas l'angoisse de vieillir: je vieillis en toute conscience, ayant dépassé la retraite et m'éant adonnée à d'autres tâches. La grande vieillesse est souvent diminuée, hélas, et personne ne peut dire s'il sera épargné ou non. Oui, nous avons conscience de nos faiblesses, de nos manques. Les accepter est déjà à moitié les dominer. Je plains ceux qui veulent à tout prix garder "la forme" aux yeux du monde, au prix de combien d'efforts! Mon souci à moi a été et est toujours d'être avenante, soignée, agréable même si je suis une vieille dame. L'amitié qu'on vous porte si vous restez accessible est étonnante et...si tonifiante!
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P
A 57 ans, j'étais comme toi. mais je n'ai plus 57 ans et l'avancée en âge devient plus aiguë en vieilissant, sauf si l'on atteint une certaine sérénité. C'est à peu près mon cas. Je comprends profondément ce que tu dis, et pour moi, 57 ans c'est très jeune! Comme je le dis à Marjas, si le texte intéresse, je continuerai le récit d'une évolution qui englobe le cours de la vie familiale et les buts vers lesquels on tend, à mesure de l'avancée en âge. Merci, Tilleul, d'aimer mon texte parce que ce que j'ai souhaité, c'est être en harmonie avec les gens qui, comme moi, vieillissaient au moment de prendre ma retraite. Et après...ce qui est plus difficile!
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P
merci de ta visite et pour tes mots. Avancer en âge est un état dont on parle peu.On range trop souvent en catégories: les "jeunes" et les "vieux". C'est oublier un peu vite que nous avons un coeur, et que celui-là est souvent resté jeune. Avec la lucidité en plus, ce qui n'est pas nécessairement une joie! Si le sujet semble plaire, je continuerai. Mais je ne voudrais pas assommer les lecteurs s'ils ne le souhaitent pas! Amitié.
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