UN INSTANT DE BONHEUR

   

    Le bonheur, c’est ce silence du soir. Mon chat Milord est parti sur les toits pour sa ronde nocturne, il reviendra par la fenêtre entrebaillée, rapportant sur sa houppelande un parfum de printemps tout proche. Et moi, adossée à trois oreillers, j’écris.

    C’est l’heure où il ne se passe rien mais où tout peut se dire. J’ai dans les tiroirs de ma table de chevet des cahiers bourrés de notes et d’autres bourrés de souvenirs ; des petits blocs-notes et des plus grands, où je jette à la va-vite un projet, le balbutiement d’un poème, le rappel d’un mail urgent à envoyer, ou, tout bonnement, la liste des « choses à faire ». Je suis de celles qui ne peuvent s’endormir sans avoir dressé le plan du lendemain, et dans l’ordre s’il vous plaît !...

    Je me désencombre en écrivant :

    - petit déjeuner céréales et thé (sinon je risque de me limiter à un petit café debout devant mon bureau) ; sortir potage congélateur ; mettre lessive en route ; classer relevés de compte (souligné trois fois, j’ai tendance à reporter la chose !..)

    Voilà, je suis tranquille. Je suivrai scrupuleusement cet emploi du temps, après quoi la journée m’appartient...Ou plutôt j’appartiens à Internet pour un bon moment !

    Milord est rentré. Debout au pied su lit, il me dévisage. Quoi ! encore en train de gribouiller! Son œil excédé condamne. Je l’appelle avec douceur, je me fais enjôleuse, inutile ! Superbe, il me tourne ostensiblement le dos. Il boude. Le soir, il ne tolère ni livre, ni magazine, ni écriture. C’est son moment à lui, je me dois de l’accueillir, de le caresser, de converser même. Il entretient d’ailleurs la conversation par de brefs « Miaou » approbateurs et pose parfois sa patte sur ma main dans un discret geste d’affection. Alors, le plus souvent, je lui accorde ce tête-à-tête où nous nous retrouvons en complicité du cœur jusqu’à ce qu’il s’enforme en ronronnant. Et alors seulement, je plonge dans mes papiers.

    La douceur de l’air vient jusqu’à moi. Un avion clignote dans le ciel qui s’étoile à peine, il est un peu plus de minuit. Peut-être dormez-vous déjà ?

    Bonne nuit !

PASSANTE
 

Comments

[Passante]

Cela me fait tant plaisir que toi aussi tu aimes les chats! Trois chats, c'est super! J'en ai eu tout au long de ma vie et je suis en train de le raconter sur le blog ces jours-ci. Tu aimeras peut-être de lire leur histoire, elle est à la fois drôle et émouvante, comme ils sont,eux, nous le savons nous qui les aimons! Ma nièce a également trois chats, qui sont les arrière-cousins de Milord! Mais elle a un jardin et moi j'habite un immeuble, cela fait la différence!
Peut-être à bientôt? très amicalement.

[odette lowys]

Il n'y pas longtemps que je vous lis, mais je suis tombée sur la photo de milord, alors je ne peux pas résister, je lui envoie toutes caresses, quelle chance nous avons d'aimer les chats, ce qu'ils donnent de bonheur, c'est inimaginable! j'en ai trois, deux soeurs et un neveu, ils me connaissent autant que je les connais et ils m'accompagnent dans toute ma vie, la nuit également, me console à l'occasion, ils sont heureux, mais moi aussi !:!!! je reviendrai.toute ma sympathie.

[Lorraine]

Je n'ai pas pesé Milord, je pense qu'il doit faire dans les 4 Kg? Il n'est pas carnivore, j'ignore si c'est son naturel ou tout simplement parce que depuis ma plate-forme il reste sur les toits et n'a pas l'occasion de flairer une proie! Il st flatté que tu parles de lui et, j'en suis sûre, continue à s'intéresser à Chipe malgré ses soixante ans. Je crois que lui en a septante!...

[Lorraine]

Lecouret! Pour l'instant il est aplati sur le dossier de "son" fauteuil, celui où il peut faire ses griffes à loisir. Il ressemble à un serpent! Je pense qu'il pense intensément! Pas aux souris, voyons, Lecouret, Milord n'est pas cannibale, il mange des croquettes. Quant à moi, le soir j'écris selon l'humeur et l'inspiration, une nouvelle, un poème. De là à publier, il y a un pas!..

[Lorraine]

Chacun agit selon sa personnalité, et comme je suis très distraite, si je n'inscrivais pas mes rendez-vous, je risquerais de me tromper de jour ou d'heure! Mais c'est une belle gymnastique cérébrale que la tienne. Il va de soi que je suis libre de ne pas accomplir ce que j'ai si soigneusement noté la veille...et cela m'arrive. Mais du moins, je dors tranquille! Et c'est un incitant pour exécuter les tâches devant lesquelles je rechigne parfois: classer, notamment!