A L'ECOLE EN VOITURE
De ma fenêtre, je vois les enfants qui vont à l’école, certains à pied, beaucoup en voiture. Une école primaire au bout d’une avenue en cul-de-sac dont on va modifier la circulation automobile qui importune les riverains. Une réunion est prévue par la commune pour discuter du projet. Iront ceux qui le souhaitent. Je ne suis pas concernée, ma rue est à angle droit avec l’allée en question, et du 3ème étage le roulement des voitures arrive assourdi. Je n’ai donc pas d’avis.
Je me rappelle seulement mes trajets d’écolière, les hivers de neige et les galoches enfilées par-dessus les souliers ou, quand le verglas sévissait, les vieilles chaussettes dont on enveloppait ses bottines pour éviter les chutes. Nous marchions sur les cendres éparpillées au milieu du trottoir par les habitants soucieux de garder l’équilibre en sortant de chez eux.
Etions-nous plus malheureux ? Sûrement pas. Nous connaissions la joie facile d’une enfance sans exigence. Nous n’avions ni radio ni télévision, nous n’étions pas harcelés par une publicité démente créant des besoins illusoires.
Nous vivions dans la simplicité. L’époque est révolue. C’est peut-être dommage.
LORRAINE