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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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24 février 2010

DAVID ET Cie

  L’autre jour, j’étais d’humeur joyeuse et je voyais bien dans l’œil oblique de David qu’il l’était aussi.

 - David, on joue ?

 Intéressé, il m’observe. Jouer, oui, mais à quoi ? La porte de la chambre est ouverte, je me faufile derrière, et aplatie contre le mur, je passe le bout de mes doigts dans la feuillure. De l’autre côté, une patte rapide les saisit.

 - Doucement, David, doucement. Là, très bien…Alors, maintenant on change ?

 On change ? Ca veut dire ?...Son oreille droite (la plus délicate) frémit imperceptiblement, tandis que j’émerge de ma cachette. En un éclair, il m’examine et, je le vois à son museau concentré, il a compris. Déjà, il s’engouffre à ma place. C’est le bout de sa patte à présent qui apparaît dans l’interstice et ma main qui le rejoint, monte, redescend, tandis qu’il essaie de la capturer. Je répète : « On change ? » et aussitôt il apparaît. Je prends sa place ; Trois fois, cinq fois, nous nous livrons à cette partie de cache-cache, dont il a saisi le sens du premier coup. Je n’en reviens pas. Je le savais observateur, vif, intelligent pour tout dire (mais oui, mais oui !-, pourtant j’imaginais qu’il faudrait au moins quelques séances pour qu’il réalise ce que j’attendais de lui. Pas du tout !

 - Ce n’est pas un chat, c’est un mutant, conclut mon mari qui ne se perd jamais en longues considérations.

 Le mutant se rengorge. Il sait, lui, qu’il évolue doucement vers une race supérieure : celle de l’homme…Sans doute lui manque-t-il la parole, il en convient, mais il a mille autres façons de se faire comprendre. Par exemple, quand Marianne et moi bavardons dans la chambre après l’école, il dort généralement en rond sur la courtepointe. (Nous avons renoncé à l’en déloger, il est plus têtu que nous !). Il s’éveille, s’étire, saute discrètement sur le sol et miaule. Un miaulement aimable qui demande poliment la sortie. Nous n’entendons rien. Il patiente, puis tourne la tête vers nous et insiste : « Miaaaouou… ». Une fois, deux fois, trois peut-être…Son air est réprobateur ; il faudra qu’il emploie les grands moyens et il ne le souhaite pas, non. Il a un naturel accommodant, mais puisque nous sommes sourdes…Il marche posément vers le fauteuil, son corps s’arque-boute sur les pattes arrière et, nous regardant bien en face, sans hypocrisie aucune, de ses pattes il laboure profondément le velours grenat. Nous bondissons ensemble : « David !... ». Il est déjà à la porte que l’une de nous ouvre avec précipitation. Et il descend, impérial, vers d’autres divertissements, tandis que nous nous félicitons d'avoir prévu à cet endroit le plus fatigué de nos fauteuils…

 

PASSANTE (à suivre)IMG_NEW

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Commentaires
L
Oui, il était confiant, aimant, doux. J'ai toujours mal au coeur quand je regarde ses photos. En le perdant, nous avons perdu plus qu'un ami.
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L
il est tout à son bonheur prochain du jeu.<br /> le regard est vif, sans arrière pensée (pas d'envie d'envoyer la griffe, ni mordre la souris... normal il n'y en a pas).<br /> il est attentif à tes paroles, confiant.
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L
Il était la douceur même, caressant, affectueux. Nous l'avons beaucoup aimé.<br /> Merci pour les éclaircies, je crois que nous allons doucement vers les bourrasques!... Bonne journée à toi aussi, Tilleul!
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L
Oui, son regard nous disait ses intentions...et son affection! Ils nous aimait tous, toi, papa et moi.
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L
Ce mutant nous a fait passer de bien douces heures...et quelques autres! J'en parlerai bientôt; sa vie a été pour nous une complicité qui ne s'est jamais départie.<br /> <br /> Bonne journée à toi, Quichottine
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