DAVID & C° (suite)
Les
Demey déménagent. Tiens, tiens…Nous nous regardons en même temps : et si
nous occupions leur rez-de-chaussée ? L’idée nous a traversés ensemble et
ensemble nous décidons de changer d’étage. Désormais (une fois n’est pas
coutume), nous occuperons le bas de la maison et le haut (chambres et salle de
bain) laissant libre pour une autre locataire le 1er étage en
sandwiche. C’est fantastique, lumineux, inattendu et providentiel : nous
nous sentions de plus en plus à l’étroit, et le déménagement interne nous
ouvrira le jardin La propriétaire qui nous aime bien, accepte ce marché un peu
insolite , à condition que nous choisissions nous-mêmes le ou la locataire qui
habitera désormais entre nos deux étages et devra s’accommoder des rencontres dans
l’escalier et de nos allées et venues. A nous de convaincre le candidat que
nous sommes d’excellents voisins !
Ce
n’est pas un candidat, mais une candidate : accompagnée de son fils, Mme
Berry, la petite soixantaine, sonne un dimanche matin. Nous sommes encore tous
en peignoir. Ils veulent voir, ils voient : un agréable appartement bien
ensoleillé, Marianne aux 14 ans souriants, nous et David…Car il est de la
partie, bien entendu. Mme Berry à peine installée dans un fauteuil, il s’approche :
« Vous aimez les chats, Madame ? ». Ma voix est un peu anxieuse.
« Beaucoup », dit-elle. Et elle se penche pour le caresser.
Il
rôde autour de ses jambes, contourne le siège, puis d’un coup, sans rien
demander à personne, saute sur les genoux de la visiteuse et s’installe, comme
un gros coussin rond. Nous n’en revenons pas, il n’est d’habitude pas si
familier. Mais c’est de bon augure pour nos relations futures, car Mme Berry, lé
chat sur les genoux et une tasse de café à la main, loue l’appartement pour
elle seule, sans plus hésiter.
Comme il faudra apporter
quelques retouches aux murs du premier étage avant de le quitter, nous
installons le soir même notre matériel dans la salle de bain. C’est là que
David passe toujours la nuit. Il y a son panier et nous ne changeons rien, il
va docilement s’y reposer.
PASSANTE (A suivre)