Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
Publicité
LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
Visiteurs
Depuis la création 178 223
Newsletter
48 abonnés
Derniers commentaires
Archives
28 juillet 2010

SWAMI L'INSOUCIANTE

 Swami allait nous faire un cadeau. J'avais oublié l'appel des soirs d'été, la douceur de l'air,le cri étiré des matous rauques, le goût de l'aventure, tout ce que Rita, jadis, nous avait appris. Swami elle aussi connaissait ces envoûtements de la chair, et bien que très jeune encore, sans doute fit-elle la rencontre de sa vie: elle ne découcha pas, ne disparut point à notre vue et si elle poussa des hurlements séducteurs, ce fut hors de notre portée, dans les prés adjacents, pas bien loin de chez nous mais assez pour qu'elle ne nous cassât pas les oreilles! De plus, nous étions très occupés à cette époque, et nous ne vîmes pas tout de suite qu'elle s'arrondissait...

     Néanmoins, comme elle sautait lourdement sur mes genoux, je la palpai et constatai le fait: elle nous promettait bel et bien une prochaine progéniture. Quand? Où? Mystère! Car si David et Swami allaient et venaient librement dans la journée (et dans la maison), nous les installions pour la nuit dans la cuisine, porte entrouverte sur le jardin. David avait son panier et son coussin; Swami ne voyait pas d'inconvénient à y dormir de temps en temps, mais il avait tôt fait de la déloger: qu'elle retourne chez elle! Chez elle, c'est-à-dire sur un autre coussin déposé sur une chaise. Comme elle maraudait souvent la nuit, nous ne nous inquiétons guère de leurs tête-à-tête, mais les naissances se rapprochant, Swami passa ses nuits dans la salle de bain.

     Nous attendions donc l'heureux événement. Un matin, en ouvrant la porte de séparation, j'entendis u petit appel satisait: ils étaient là. Oui, trois nouveaux-nés, têtant à qui mieux mieux une Swami épanouie.

     Très vite, les chatons sont devenus des diablotins. Ils écarquillent leurs prunelles bleu sombre, ils voient et me regardent de leurs yeux qui ne connaissent rien. Quelles natures, pourtant!

     Quand Maurice, distrait, entre d'un pied ferme dans la salle de bain, c'est la ruée. Le noiraud, tel un pirate à l'abordage, grimpe tout le long de la tenture et reste là, sondant les profondeurs: va-t-il redescendre? Tout_jeune__RCertes, et aussi vite qu'il est monté, pendant qu'à plat ventre j'essaie de récupérer le chaton gris argent aux yeux en amande, grimés avec astuce et qui lui donnent un air triste et drôle à la fois. Il s'est faufilé sous le lit et n'en veut pas revenir. Ma ceinture de peignoir, lancée comme un appât, serpente doucement sur le sol et, intrigué, il la suit du regard, puis l'agrippe, et je  ramène le tout,la ceinture et le chat en une même prise. Triboulet, le troisième, le seul qui a un nom, est celui que je préfère;il est pataud, rêveur, il s'étire, baille et le ventre offert, tout rondelet, sape dans l'air des mouches imaginaires.

     Ceux-là aussi, comme jadis les petits de Rita, nous les garderons six semaines, six semaines folles entre salle de bain et chambre à coucher, attrapant l'un pendant que l'autre se débine et que Swami, élégante et désinvolte, les laissant à notre garde, s'en va faire un tour au jardin. Bien qu'exaspérée quelquefois, je les admire quand, debout sur deux pattes écartées, le bide en avant, le gris et le noir s'empoignent, rebondissent et ressemblent à des grenouilles en plein saut. C'est gai d'être si petits et si lestes et de retomber ensemble sur le parquet, dans un ballet improvisé, en une glissade. Ah! comme on s'aime, blottis maintenant dans les bras l'un de l'autre, pour un somme réparateur avant de partir en de nouvelles poursuites. Eh oui, nous trouverons à nouveau à les placer tous les trois, mai cette fois je me jure bien que c'est la dernière. Le vétérinaire a conseillé d'opérer Swami pour la rendre stérile et nous nous plions à ce conseil avant que ne revienne le temps du rut.

PASSANTE (à suivre)

Photo: R. Couliou (Flickr)

Publicité
Publicité
Commentaires
L
J'ai aussi aimé "Ensemble, c'est tout!". Quand tu auras fini "La consolante" veux-tu me donner ton avis? Il est vrai que les goûts diffèrent selon les raisons qu'on a de lire. Myosotis a "retrouvé la joie de vivre avec des animaux" après lecture de "La consolante". Je peux comprendre cela et j'en déduis qu'on parle d'eux dans le roman. A bientôt, chère Adrienne, merci pour tes mots.
Répondre
L
Oui, ce sont souvent des chats de famille, mon Milord actuel est le fils d'une chatte de ma nièce. Je publie la suite aujourd'hui...tu verras...<br /> <br /> A bientôt, chère Quichottine, je t'embrasse.
Répondre
L
Comme tu dis, Latil: pour quoi faire?... Ils ne savent peut-être pas qu'ils sont châtrés...et quand ils s'en aperçoivent, ils reviennent...
Répondre
Q
Ma fille aînée a une chatte... et l'un de ses petits est désormais le chat de ma cadette.<br /> <br /> La décision d'opérer était sans doute la bonne... mais j'attendrai la suite. :)
Répondre
L
Mes chats ont été jeunes aussi, je me rappelle lorsqu ils grimpaient au rideaux et qu ils tordaient les tringles que je redressais tous les jours.Ils sont aussi castrés, mais ils partent parfois pendant 3 à 10 jours, mais pour quoi faire?<br /> Bonne soirée Latil
Répondre
Publicité