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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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13 décembre 2010

LE CHAPITEAU

(Sujet de la consigne: écrire d'après la photo du squelette d'un chapiteau)


chatoncoeur

 

C’est fini. Le chapiteau a perdu son linceul. La fête a éteint les lampions. Rien. Il ne reste rien. Pas un parfum de poudre de riz éventé, pas un écho de ces rires paillards quand la danseuse du ventre a agité ses seins et ses hanches.  Rien, vous dis-je. La nuit est sombre. Le squelette de poutres entrecroisées repose pesamment dans le silence.

 

Une fête, c’est quoi ? Des gens contents, peut-être même heureux pour quelques heures. Une foule, ça réchauffe. La musique tourbillonne par-dessus les têtes, lance des serpentins, bat la mesure, entonne un couplet, un refrain qu’on déforme à qui mieux mieux. Sans importance ! 

 

Tous les gars du village sont venus. Les filles d’ici et du village voisin aussi, les belles et les autres, celles qui dansent et celles qui font tapisserie. Si personne n’invite, elles se décident et, entre laides, tournent par deux au milieu de la salle. La plus hardie crie soudain : « Changez ! » et la voilà dans les bras du mec le plus costaud qui l’accepte parce qu’il faut bien.

 

Au comptoir, ceux qui ne dansent pas s’agglutinent. Ils racontent des blagues et rient en se tapant sur les cuisses. Des retardataires tentent d’entrer, la préposée compte les sous et leur flanque sur le dos de la main le cachet qui atteste qu’ils ont payé.

 

Le chapiteau partira demain. D’autres amours l’attendent, il est la promesse des aveux, des rencontres, des serments éphémères, des chagrins cachés, des espoirs déçus et de toutes les détresses dont il se moque, lui qui n’a pas de cœur.

 

LORRAINE

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Commentaires
L
Jeune, j'ai été à de tels bal: moins jeune, j'y étais avec ma fille et mon mari. En confidence, je devais chaque fois avoir l'air accueillant, car dans un cas comme dans l'autre, j'ai été invitée par le "simplet" du village. Et de bonne grâce, nous nous sommes ensemble donnés en spectacle!...
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F
Comme tu décris bien ces bals de campagne qui passaient d'un village à l'autre, promesses de joies pour des jeunes à qui l'on enseignait la valeur du travail plutôt que la futilité d'une danse.
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L
ton tableau complète le mien, cher Lecourt! Je vois les chiens qui haussent les épaules...Ton atmosphère n'est pas mal non plus, tu sais!...<br /> Bisous.
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L
et sous ce chapiteau en partance, errent chats et chiens en recherche.<br /> chats espèrent souris tapies sous les bancs,<br /> chiens frétillent aux fragrances des saucisses oubliées, lasses, sur les tables.<br /> très bientôt la fête va reprendre... chats s'hérissent, chiens aboient, chats bondissent, chiens esquivent, chats soufflent.<br /> chiens haussent les épaules, s'en retournent vers leurs maîtres qui s'impatientent.<br /> chats piteux, font mine d'être vainqueurs.<br /> tu rends bien l'atmosphère de l'après, joli.
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