Si...
Si j’étais au matin la rosée du printemps
Je viendrais dans l’iris déposer une perle
Et si j’étais l’azur dedans le firmament
J’aiguiserais le chant que sifflote le merle
Si j’étais une fée assise au bord du puits
J”habillerais de fleurs la charmante Lisette
Et Lisette à son tour attendrait qu’à minuit
Le berger de son coeur apparût en cachette
Si j’étais une femme aux chagrins retenus
Je croirais néanmoins que le bonheur existe
Si j’étais le bonheur fugace ou incongru
J’irais vivre longtemps dans le coeur des artistes
Si j’étais le Destin qui gère l’univers
Je lancerais l’amour par-dessus les ruelles
J’éteindrais tous les feux qui se mettent en travers
De la paix, de la joie, et brûlent les cervelles
Si j’étais...mais je suis simplement un clavier
Jetant sur le papier mes rêves qui s’embrument
Et s’envolent au vent tout recroquevillés
Emportant l’illusion parfumée d’amertume
LORRAINE
Tableau de Lebasque "La jeune fille en rose".