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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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26 avril 2014

QUAND ON CHANTAIT...


        Quand je regarde ma vie à l’envers, je revois mon frère debout dans le 

amour tendre

salon, violon sous le menton, le pupitre, la partition et j’écoute l’archet vibrant.

         Oh !  il ne joue pas de savantes sonates, ni de la « vraie » musique, il étudie. Il fait ses gammes, encore et encore. Il a 18 ans, il travaille son solfège. Il serre les mâchoires, tenace, obstiné, il recommence. Maman a fermé sur elle la porte de la cuisine, ma sœur s’est réfugiée dans sa chambre. Moi, je suis là, sous la table (ce n’est pas une table, c’est un carrosse) et je couche tendrement dans l’écrin du violon tapissé de velours bleu mes minuscules poupées en celluloïd. Elles sont trois, petits baigneurs en maillot rouge hauts de 3 centimètres. Non, des princesses qui vont naviguer dans un bateau ailé.

         Mon frère arrête ses gammes. Je crois qu’il se récompense, il joue « La sérénade de Toselli »:

 

         « Viens, le soir descend

          « Et l‘heure est charmeuse

         « Viens, toi si frileuse

         « La lune au loin comme un manteau descend »…

         J’ai quatre ans, je connais bien les paroles parce que parfois, avec mon autre frère qui joue de la mandoline, le violoniste chante. Ma sœur refuse, elle dit qu’elle n’a pas de voix. Alors les garçons s’accordent et quand ils commencent leurs duos, ils n’arrêtent plus. Je connais « La petite tonkinoise », « Tout est permis quand on rêve », « Ramona », « Valentine »…

         Maman dit que ce ne sont pas des chansons pour petites filles. Mais moi, j’aime bien.

 

 

 

LORRAINE

 

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Commentaires
C
Ce souvenir est une belle pépite ! Je t'imagine dans ton endroit magique, inventant tes petites histoires au son des gammes. Je n'ai jamais appris la musique à mon grand regret, mais quand j'étais petite, j'allais souvent dans la petite bibliothèque de ma commune qui jouxtait une salle qui servait aux cours de piano. J'en ai entendu des gammes en choisissant mes livres et jamais au grand jamais je ne me bouche les oreilles lorsque j'ai la chance d'entendre des exercices. Ces petits bouts de musique ont un charme qui me transporte. Et l'écrin du violon... tu l'as transformé en palais. Une pépite je te dis !... :-) Bisous
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M
Bien sur cela laisse tant de beaux, d'inoubliables souvenirs ! Comme quand papa chantait avec sa voix merveilleuse de ténor italien, les grands airs d'opéra, je l'entends encore, chaude, ronde, pleine, modulée ou ample, magnifique... Tes frères ont-ils continué la musique ?<br /> <br /> Gros bisous Lorraine
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I
Oui, Fred Gouin! Nous avions le disque, fragile et qui se cassait facilement! Et mes frères achetaient les chansons imprimées qui se vendaient dans des magasins de musique ou tout bonnement dans les rues, vendues par des chanteurs ambulants! <br /> <br /> Merci, Jean-Jacques, d'aimer cette époque.<br /> <br /> <br /> <br /> Amitié, :)<br /> <br /> Lorraine
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P
Des frères musiciens et chanteurs, une maison qui vit en musique et chante, que de bons souvenirs tu évoques ! ta Maman se voulait protectrice mais toi tu ouvrais grand tes oreilles :) Merci pour ce joli tableau familial.
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Q
J'adore !!!<br /> <br /> Et curieusement, je chanterais les mêmes chansons que toi.<br /> <br /> Quel dommage qu'il n'y ait pas eu de violon chez moi dans mon enfance, j'aurais adoré...<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous et douce journée ma Lorraine.
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