DES BEBES CHATS...
Dans mes souvenirs, il y a une grande place affectueuse pour mes chats. Je revois ce matin de printemps, les trois chatons sont sortis de leur panier et possèdent le studio. La chatte s’est assise près de moi, consternée. Nous ressemblons à deux personnes d’expérience et nous nous parlons, tandis qu’à nos pieds on entame une bagarre. Je dis à la mère :
« Rita Noire, qu’est-ce qu’on va en faire, de ces bonshommes ? »
Elle pousse un miaulement mélancolique, tourne vers moi ses grands yeux d’or, puis se penche vers le sol, module d’étranges appels et tout à coup bondit au milieu de la marmaille. Deux la suivent, levant très haut leurs pattes blanches, dressent les moustaches et portent la queue bien droite, avec une feinte dignité. Le dernier s’est accroché à mon peignoir et je l’ai sur les genoux, pendant que ses frères, perdant tout respect humain, se roulent en une empoignade féroce, comme d’affreux matous de gouttière…
LORRAINE